GrDF publie deux études (téléchargeables sur le site) permettant de chiffrer la quantité de gaz naturel qui pourrait être remplacée à terme par l’injection dans le réseau de « gaz vert », provenant de sources intégralement renouvelables, le biométhane, en valorisant notamment deux d’entre elles : le bois et les microalgues. Dans un scénario idéal, cela permettrait dans l’avenir, en développant encore d’autres technologies, de couvrir l’alimentation totale de France en gaz.
Le biométhane peut remplacer le gaz naturel dans tous ses usages – y compris pour les carburants. Il se développe aujourd’hui grâce à une technologie mature : la méthanisation des déchets ménagers ou agricoles. Selon les études de GrDF, la France pourrait au total développer, grâce à son agriculture et à son industrie alimentaire, jusqu’à 210 TWh de gaz vert par la méthanisation, soit 40 % de sa consommation actuelle de gaz. Demain, la gazéification de biomasse permettra de transformer en biométhane des ressources sèches et ligneuses (bois, paille…). Grâce au rendement de ce procédé (50 % supérieur au biocarburant liquide de 2ème génération), un stère de bois suffirait pour parcourir 3 000 km avec un véhicule individuel, en utilisant une ressource locale et durable.
Les ressources forestières, dont l’exploitation a été amorcée dans le cadre de projets pilotes, auraient un potentiel de production de 100 TWh en 2020, et de 280 TWh en 2050 (plus de la moitié de notre consommation actuelle de gaz). A plus long terme, les microalgues donneraient un nouveau potentiel de production de biométhane. Cultivées actuellement au moyen de procédés industriels, elles sont déjà sources de nutriments et d’oméga 3 entre autres. Mais pour le reste, elles peuvent très bien être méthanisées pour produire du biométhane. Au total une soixantaine de laboratoires et d’entreprise travaillent déjà à la diminution des coûts de production et à l’augmentation de la productivité de ces cultures. La production de biométhane à partir de microalgues pourrait être de 1 TWh en 2020 et atteindre plus de 20 TWh en 2050.
Pour compléter ces filières, certains, comme l’association Négawatt et l’ADEME, imaginent même de transformer, par méthanation, les excédents d’électricité renouvelable en hydrogène et en méthane de synthèse également injectables dans le réseau. Au total, le potentiel des différentes filières est estimé entre 400 et 550 TWh, alors que la consommation de la France s’élevait en 2011 à 520 TWh.
« Ainsi, on peut imaginer, en l’état actuel des connaissances, des scénarios où le gaz distribué et consommé en France serait 100% renouvelable et local à l’horizon 2050 » , conclut GrDF.
Source : GrDF