Deux ans après avoir publié une étude bibliographique sur les conditions efficaces de déploiement du compteur gaz communicant, Gazpar, GRDF et l’ADEME font maintenant paraître une étude sur son potentiel de maîtrise de la demande d’énergie auprès de consommateurs équipés et ayant accès à leurs données de consommation.
Le pilote de déploiement lancé par GRDF de janvier 2016 à avril 2017 sur 4 territoires (167 000 dispositifs de comptage posés) avait aussi pour finalité de déterminer les leviers d’appropriation par les consommateurs de leurs données de consommation de gaz pour favoriser la maîtrise de l’énergie et de préciser de quelle façon les acteurs peuvent s’emparer de ces données pour créer ou renforcer des services.
Ces expérimentations ont été structurées en deux étapes : la première sans données réelles de consommation, puis la seconde, avec les données mises à disposition du client de façon progressive. Elles ont suivi trois phases d’études : le parcours de pose, la mise à disposition des données ainsi que l’accompagnement des consommateurs.
Le potentiel de maîtrise de l’énergie, bien que confirmé par les consommateurs finaux, passe par l’implication d’acteurs tiers. Les usagers domestiques ont généralement une attitude positive envers un service numérique leur permettant d’accéder à leur consommation de gaz quotidienne. Mais pour les plus éloignées de la technique, seul un accompagnement individuel ou en petit groupe (une présentation orale en situation par exemple) peut engendrer la compréhension et l’intérêt.
Trop simple ou trop incomplet, l’outil de mise à disposition limite cependant les usages, il faut y ajouter des fonctionnalités permettant la comparaison, différentes mailles ou pas de temps (mois, semaine, jour, heure), des conseils pratiques personnalisés, une traduction en euros des consommations d’énergie, le rassemblement des données au sein d’une même plateforme et des suivis adaptés à la diversité des besoins des consommateurs. Cela implique donc à la fois les acteurs historiques et experts de la maîtrise d’énergie, les gestionnaires de parc de chaufferies ou de bâtiments et les acteurs du digital. De plus, « En parallèle du développement de services valorisant la donnée, il est également primordial de mettre en place des actions de pédagogie auprès des ménages pour susciter l’intérêt pour les données de consommation et permettre aux ménages de comprendre les possibilités offertes par les données. »
Il faut de plus réassurer les consommateurs finaux sur l’ensemble de l’écosystème d’acteurs, méconnu et perçu comme complexe par une grande partie des ménages, tout en leur garantissant la confidentialité et la sécurité des données. Les acteurs publics, perçus généralement comme des tiers de confiance, ont un rôle à jouer à ce sujet, en communiquant de façon coordonnée. Cette communication doit se faire dans la durée et être diffusée à des moments propices. Ainsi, note l’étude, « Le moment de la pose du compteur communicant Gazpar n’est pas le moment le plus propice pour informer sur les données et le potentiel de maîtrise de l’énergie et d’économies qu’elles constituent. C’est pourtant un moment stratégique pour favoriser l’acceptation du nouveau compteur et faciliter le travail de pose, en expliquant les enjeux et en répondant aux nombreuses questions que les consommateurs se posent. »
Cette étude se conclut par une série de recommandations visant à favoriser l’implication de l’ensemble des acteurs, et s’inscrivant dans trois axes : exploiter et valoriser les données, communiquer et accompagner, instaurer et garantir la confiance. Elles déterminent le rôle de chacun des acteurs et leurs champs d’action.
Source : ADEME