Le Global Carbon Project (projet de Earth System Science Partnership qui encourage la collaboration internationale dans la recherche des cycles carbone) a lancé fin novembre, avec le concours d’une trentaine de laboratoires du monde entier et le soutien de la Fondation BNP Paribas, le Global Carbon Atlas, un outil internet pour connaître et visualiser les données sur le cycle global du carbone.
Toutes ces données, en accès libre, sont publiées pour les années 1750 à 2012 dans la revue Earth System Science Data Discussions, mais la conception et réalisation de l’Atlas ont été coordonnées par le Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE-CEA/CNRS/UVSQ). Basé sur des observations rigoureuses et des modèles qui quantifient les émissions anthropiques et les puits naturels de carbone, il permet, grâce à de nouveaux outils de visualisation interactive de générer cartes et infographies à partir de données de sources scientifiques traçables et donc comparables entre elles.
Le Global Carbon Atlas nous permet ainsi d’apprendre par exemple que la Chine est maintenant le premier émetteur de CO2 dans le monde, mais le 40ème si l’on considère les valeurs par habitant et qu’en 2012, ses émissions ont ralenti par rapport à l’année précédente : qu’aux Etats-Unis, la part du gaz naturel a considérablement augmenté dans les émissions car, en 2011, c’était la première source d’énergie fossile du pays ; que l’Inde a émis pour la première fois en 2008 plus de CO2 que la Russie ; que les puits de CO2 simulés par les modèles du carbone océanique sont plus importants dans l’océan Atlantique Nord que dans l’océan Pacifique nord ; ou encore que les puits de carbone dans la végétation étaient proches de zéro pendant l’événement El Niño en 1998.
Conçu pour différents types d’utilisateurs, cet outil comporte trois objectifs principaux : apporter des données harmonisées sur les émissions de CO2 par pays pour la mise en place des politiques climat et les négociations internationales ; montrer au grand public les émissions par pays et leur évolution pluriannuelle ; offrir aux scientifiques un service de cartes interactives de visualisation des flux de CO2 sur l’ensemble de la planète. Etablies à partir de différents modèles d’inversion atmosphérique et du cycle du carbone de l’océan, de la végétation et des sols en provenance de la trentaine de laboratoires partenaires du projet), elles facilitent la synthèse des informations et aident à comprendre les mécanismes qui contrôlent les flux de CO2 sur chaque région du globe.
Sources : BNP Paribas, CEA