Dans le cadre des Investissements d’Avenir, un appel à manifestation d’intérêt (AMI) avait été lancé en août 2011 concernant le grand éolien pour les composants et/ou machines d’envergure adaptées au marché terrestre, insulaire ou en mer pour améliorer la compétitivité de la filière, l’intégration de l’éolien dans le paysage énergétique français et contrôler ou atténuer les impacts environnementaux des parcs éoliens. Quatre projets ont été retenus, qui ont en commun d’améliorer la performance et de diminuer l’impact environnemental des éoliennes.
Le soutien qui vient de leur être apporté consiste en un cofinancement et ouvre à ces projets, en fonction de leur degré de succès, des perspectives sur le marché français et international. Il contribue de cette façon au développement de la filière sur le territoire national. Au travers de ces quatre lauréats, les investissements d’avenir engagés bénéficient à 5 entreprises et à 6 organismes de recherche, ainsi qu’à 6 régions.
Le projet Eolift, localisé en Normandie et dans la Région parisienne, concerne les tours d’éolienne et leur méthode de levage. Traditionnellement fabriquées en acier, ces tours nécessitent pour leur levage des grues de très grande taille, rares, peu disponibles (elles s’interrompent en cas de vent) et très coûteuses. Freyssinet et ses partenaires (laboratoires publics LMR et LOMC) ont mis au point une tour en béton précontraint (de meilleure résistance), de grande hauteur (supérieure à 100 m), capable de supporter des turbines de forte puissance (supérieures à 3 MW), équipée d’une méthode de levage inédite évitant le recours à la grue. Ce système permettrait d’accélérer la construction des parcs éoliens et de réduire de 15 % les émissions de gaz à effet de serre liées au mât et à la fondation. La structure de la tour en béton est également moins énergivore, et la fabrication et le levage sur site réduisent les émissions de CO2 liées à l’installation (transports et logistique).
Pour monter le projet Jeolis concerne lui la région Nord, Jeumont et ses partenaires (la ferme éolienne du Portel Plage et les laboratoires publics L2EP et TEMPO) sont partis des deux types d’alternateurs existants pour développer un alternateur hybride afin d’optimiser la chaîne de conversion électrique des éoliennes. En effet, il existe actuellement deux sortes d’alternateurs les alternateurs à aimants permanents qui donnent un meilleur rendement, mais sont plus coûteux (ils contiennent des terres rares) et sont plus contraignants à entretenir et les alternateurs à rotor bobiné. Elles en ont donc fabriqué un hybride (à rotor bobiné, mais contenant un très petit nombre d’aimants permanents (4 fois moins) qui améliorent ses performances. Cette technologie permet donc de proposer des alternateurs qui proposent des performances similaires, voire supérieures à ceux existants, mais réduit le coût de fabrication (moins de terres rares) et donc la dépendance à des importations.
Windprocess en Rhône-Alpes développe une expertise sur les procédés de fabrication de roulements de grande dimension (jusqu’à 4 mètres de diamètre) destinés aux applications éoliennes. Ces roulements, composants mécaniques utilisés pour favoriser la rotation, se révèlent essentiels au bon fonctionnement de la machine. Ce projet favorise la naissance d’une filière française de production et devrait créer à terme 130 emplois. Ain d’en accroître la fiabilité et de diviser par 20 l’énergie consommée lors du traitement de leur surface, NTN-SNR et ses partenaires (laboratoires publics ENSAM et ARTS) appliqueront les procédés de production les plus innovants (traitement thermique, tournage dur, perçage vibratoire…).
AOF (Alstom Offshore France) est localisé dans les Pays de Loire et la Basse-Normandie a pour objectif d’accompagner l’industrialisation de l’Haliade 150™, machine de 6 MW, qui constitue une nouvelle génération d’éolienne en mer de grande puissance, incluant différentes innovations technologiques et dotée d’un rotor de 150m de diamètre. En effet, un champ d’éolienne implanté à plusieurs dizaines de kilomètres des côtes bénéficie de vents plus puissants et plus stabilisés, mais nécessite aussi le développement de technologies spécifiques, plus robustes et adaptées. Le projet prévoit la création de trois usines : deux à Saint-Nazaire pour l’assemblage de nacelles et la production d’alternateurs à aimants permanents, l’autre à Cherbourg pour la fabrication des pales.
Source : ADEME