GRTgaz, qui gère le réseau de transport du gaz naturel à haute pression sur la majeure partie du territoire français, dresse le bilan du système gaz en 2013. Cette dernière année se traduit par trois faits marquants : une hausse de 1,4 % des consommations de gaz sur le réseau, essentiellement en raison des conditions climatiques, une progression de la consommation industrielle (hors production d’électricité) de 2 % et un pilotage du réseau dans des conditions de flux de gaz inédites.
Les consommations de gaz se sont montées en 2013 à 467 TWh, contre 461 TWh l’année précédente, soit une hausse globale de 1,4 %. En fait, en données corrigées du climat, cette hausse cache un recul de -2 % : en effet, 2013 a globalement été une année plus froide que la moyenne, notamment pendant tout le premier semestre (2012, malgré une période limitée de froid intense, avait été plus clémente). Pour les distributions publiques (les clients résidentiels), la hausse réelle de 3,6 % par rapport à l’année précédente cache laisse apparaître, en données corrigées du climat, un recul de -1,9 %, que le gestionnaire de réseau attribue à l’amélioration de l’efficacité énergétique pour les usages chauffages.
La consommation totale des clients industriels est en repli pour la deuxième année consécutive (-2,4 %). Mais il faut distinguer deux situations différentes : celle de la production d’électricité en chute et celle des consommations des industriels de certains secteurs (chimie, raffinage, verre, matériaux) en légère progression.
La baisse globale s’explique surtout par la chute significative des consommations des sites de cogénération (-17 %) et des centrales thermiques au gaz produisant de l’électricité (-19 %). Dans un contexte de concurrence accrue du charbon en Europe (voir à ce sujet notre article de décembre 2012), la consommation de ces sites a plongé de 50 % depuis la fin 2011. Par contre, hors électricité, la consommation des industriels est en hausse de 2 % : particulièrement le raffinage (+22 %), le verre (+4%) et la chimie (+3 %). « Avec une consommation de 129 TWh en 2013, la baisse amorcée fin 2011 en raison de la forte dégradation du climat économique semble en phase de résorption en 2013 » précise GRTgaz.
En 2013, GRTgaz a du piloter son réseau dans des conditions de flux inédites marquées notamment par le nouveau recul des entrées de gaz via les terminaux méthaniers (- 19 %). Entre 2011 et 2013, les importations de GNL ont chuté de 45 % même si la France n’est pas le pays le plus impacté en Europe. Par contre, les entrées terrestres par gazoduc se sont accrues significativement de + 5 %, compensant en volume (+ 23 TWh) la baisse des quantités de GNL (- 21 TWh). Quant au niveau de remplissage des stockages sur le périmètre GRTgaz, il a atteint également un niveau historiquement bas à l’entrée de l’hiver 2013-2014 (- 8 % au 1er novembre 2013 par rapport au 1er novembre 2012).
Cette nouvelle donne a pour conséquence d’intensifier les flux du nord vers le sud et d’accroître la saturation des transits (plus de 200 jours par an) : « Dans ce contexte, GRTgaz a lancé des alertes à ses clients expéditeurs dès la fin du printemps 2013 et mis en place un mécanisme d’info-vigilance pour prévenir les éventuelles situations de tension sur le réseau. Depuis l’entrée en vigueur de ce mécanisme, 12 jours en vigilance orange ont été signalés entre fin novembre et début décembre 2013, sans conséquence sur l’équilibre général du système. »
Source : GRTgaz