L’édition 2018 du Panorama des financements climat, publié par l’Institute for climate economics (I4CE) dresse l’état des investissements pour le climat par les pouvoirs publics, les ménages et les entreprises. Si ces financements climat sont orientés à la hausse depuis plusieurs années, leurs montants ne leur permettent pas de combler le déficit accumulé précédemment.
Des financements climat en hausse
Ce Panorama des financements climat agrège des informations publiquement accessibles, mais dans les secteurs de l’agriculture et de l’industrie, le manque de données limite la connaissance des investissement réalisés. Le panorama estime cependant que les investissements climat dépassent désormais les 40 milliards d’euros (ménages, entreprises et pouvoirs publics). Ils sont en hausse depuis 2014 et 2018 semble suivre la même tendance (17 % de plus au cours des 3 dernières années).
Si les financements climat semble plutôt bien orientés, leur hausse ne peut cependant combler le déficit accumulé depuis quelques années et les retards s’accumulent. Il manque en fait 10 à 30 Md€ annuels. Cela signifie qu’il faudrait entre 55 Md€ et 85 Md€ par an pour rattraper ce retard.
Mais un déficit difficile à combler
Les pouvoirs publics interviennent de plus en plus dans le financement des investissements climat : porteurs de projets publics, cofinancement des projets des ménages et entreprises, redirection des ressources privées vers des projets bas carbone… Au total, cela représente 20 milliards d’euros.
Mais dans le même temps, les investissements fossiles représentent plus de 70 Md€. Ils se concentrent particulièrement dans le secteur des transports. Ils ont augmenté de 12 % depuis 2015. Mais ils contraignent le pays à importer des énergies fossiles pendant de nombreuses années encore.
Si les investissements augmentent aussi dans l’électricité renouvelable, avec une implication croissante des banques dans leur financement, le déficit se situe encore encore entre 1,1 Md€ et 2?3 Md€ annuels. En ce qui concerne les véhicules bas carbone, le marché s’est multiplié par 6 depuis 2011, mais là encore très en deçà des besoins d’investissements identifiés : le déficit reste donc considérable
Cependant les niveaux d’investissements des infrastructures de transport .sont historiquement élevés, une tendance qu’il faudrait maintenir durablement. Dans la rénovation énergétique des logements, en revanche, les déficits persistent malgré une hausse notable des investissements depuis 2014 : en effet, la progression modérée du marché reste en deçà des objectifs ambitieux affichés dans le secteur.
Source : I4CE