
L’ADEME estime qu’un million d’emplois verts pourraient être créés en France d’ici 2050. L’Institut Transitions s’est penché sur ce que recouvre ce terme d’emplois verts et nous explique que ceux qui s’engagent dans ces métiers pour œuvrer à la transition écologique découvrent des réalités bien différentes. Le terme « emplois verts » n’est pas toujours synonyme de métier écologique et solidaire. Distinguer ces derniers est le but de leur projet de recherche « Economie & métiers de la transition ».
140 000 emplois verts en 2018, soit 0,5 % des emplois
Qu’est-ce qu’un emploi vert ? « Les emplois verts sont les emplois qui ont pour finalité de contribuer à mesurer, prévenir, maîtriser, corriger les impacts négatifs et les dommages sur notre environnement », une définition suffisamment large pour inclure des métiers anciens et d’autres beaucoup plus récents. Réparation, gestion des déchets, énergies renouvelables, isolation thermique, gestion des eaux usées, gestion et préservation des espaces naturels, éducation au développement durable, etc., en font partie.
En 2018, l’Etat en estimait le nombre à 140 000. Il y incluait les emplois dans la distribution de l’eau et de l’énergie, qui à eux seuls représentaient déjà 41 % de ces postes. La gestion des déchets, grosse pourvoyeuse aussi en emplois verts, s’y taillait aussi une part de 36 %. Or ces secteurs d’activités sont dominés aujourd’hui par de grands groupes qui incarnent pourtant bien peu la transition écologique et solidaire.
Mais d’innombrables emplois « à verdir »
Mais toujours en 2018, l’Etat évaluait à 3,8 millions les emplois « à verdir ». Il s’agit principalement des emplois du bâtiment (37%), des industries (20 %), des transports (20 %) et de l’agriculture, la sylviculture et les espaces verts (environ 6 %). Comment peuvent-ils se verdir ? En adoptant des pratiques de préservation de la biodiversité, en adaptant leurs pratiques, en s’orientant vers des technologies bas carbone ou encore en s’inscrivant dans une démarche d’économie circulaire.
Les jeunes pousses ont certes tendance à prendre ces voies. Les entreprises nées dans la dernière décennie, souvent montées par des personnes en évolution professionnelle, innovent et inventent des solutions. Et ce sont généralement elles les lieux d’accueil propices à ceux qui souhaitent trouver de véritables emplois verts.
Mais actuellement elles ne dominent pas, et dans le monde des entreprises traditionnelles, les évolutions sont marginales et encore souvent entraînées par la contrainte de suivre les nouvelles normes et réglementations. Elles peinent à s’adapter. Ce sont pourtant les pratiques des jeunes pousses qui finiront par se généraliser, mais il faut du temps.
Distinguer les métiers de la transition
Cependant, pour ceux qui souhaitent s’engager vers des métiers réellement verts, dans les données publiques d’offres, rien ne distingue actuellement un agent de collecte et de tri dans une multinationale d’un animateur œuvrant localement pour le réemploi des déchets de bâtiment. Elles ne mettent pas en lumière les activités, souvent portées par les jeunes entreprises, qui vont bouleverser et transformer les pratiques. Et là est le but de leur recherche « Economie & métiers de la transition ».
Il s’agit donc de distinguer les structures qui tentent vraiment d’aller plus loin vers une économie écologique et solidaire, celles qui conçoivent et mettent en pratique les solutions les plus abouties et offrent bien des emplois verts. Rien que dans la région lyonnaise, l’institut a identifié dès maintenant quelque 500 structures de la transition. Il reste encore à affiner le nombre d’emplois verts qu’elles portent réellement actuellement et ceux qu’elles prévoient de créer.
Source : Institut Transitions