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Incendies en Australie : une catastrophe à plus d’un titre

Pendant plusieurs mois, de violents incendies ont ravagé l’Australie. Un phénomène d’une telle ampleur ne s’y était pas produit depuis plusieurs décennies. Le changement climatique est-il en cause ? Sans doute. Mais les conséquences des incendies en Australie sont catastrophiques, et à plus d’un titre : sur l’homme, sur la biodiversité, sur l’environnement et même sur le climat. Et même si la pluie tombe maintenant, elles persisteront des années.

Incendies en Australie

Des températures records et une sécheresse sévère

Au départ, des terres particulièrement arides en raison de températures largement supérieures aux moyennes saisonnières pendant l’été austral. Elles ont battu des records et les chercheurs notent qu’en 100 ans, les moyennes de températures ont grimpé de 1 à 3°C sur le territoire. Ces températures records ont provoqué une sécheresse sévère. Les mesures de satellites montrent que la teneur en humidité des terres et des végétaux a été la plus basse jamais constatée en Australie.

Or les observations des incendies en Australie montrent que leur sévérité et leur durée ont augmenté au cours des dernières décennies. Les saisons propices aux feux se sont allongées de 20 à 25 %. Le nombre, l’intensité et l’étendue des incendies australiens ont rapidement dépassé les pompiers qui luttaient pourtant inlassablement. « Dans le futur, ces tendances vers des sécheresses plus fortes et plus intenses en Australie sont tout à fait claires et on s’attend à des épisodes de feux de la même intensité », explique Robert Vautard, chercheur au CNRS.

La faune et la flore, premières victimes des incendies australiens

Feux australiensLa végétation d’une superficie de 10,3 millions d’hectares est ainsi partie en fumée (l’équivalent de la surface de l’Islande). Des milliers de personnes ont dû être évacuées, on déplore une trentaine de morts environ. Sydney ainsi que toutes les villes de l’Est du pays ont vécu dans un épais brouillard pendant plusieurs semaines, avec des taux de pollution dix fois supérieurs aux normes. Ce qui n’est pas sans conséquence sur la santé des plus fragiles.

La faune a payé un lourd tribu à ces incendies en Australie. Selon une étude de WWF et de l’université de Sydney, environ 1,25 milliards d’animaux ont péri dans les flammes, et encore n’ont-ils dénombré que les mammifères. Les populations de koalas, espèce endémique au pays et déjà menacée, ont perdu 30 % de leurs effectifs. Ces petits animaux, très lents à se déplacer sont particulièrement vulnérables aux incendies.

Et 400 millions de tonnes de CO2 rejetées dans l’atmosphère

Incendies en AustralieLes panaches de fumée qui se sont dégagés de ces gigantesques feux australiens ont parcouru la moitié du globe. Ils ont par exemple déposé des cendres sur les glaciers de Nouvelle-Zélande. Or la glace, plus sombre, réfléchit moins bien les rayons du soleil, cela va donc accélérer sa fonte.

Plus grave encore, ou en tout cas plus durable dans l’atmosphère, selon l’ONG Carbon Brief, depuis le mois de septembre dernier, les gigantesques incendies australiens ont relâché quelque 400 millions de tonnes de dioxyde de carbone (CO2). Cela représente l’équivalent du CO2 émis par les 116 pays les moins émetteurs, ou encore juste un peu moins que ce qu’a relâché la France en 2018 (445 millions de tonnes). Soit encore le bilan carbone annuel de l’Australie justement, un des pays qui émet le plus de CO2 par habitant au monde.

Cela fait de quoi augmenter encore un peu les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et participer encore un plus au réchauffement climatique. Après ce long épisode de sécheresse intense, le sud-est de l’Australie connaît depuis les derniers jours des orages particulièrement fréquents, d’importantes précipitations et notamment des averses de grêle. Dans la région de Canberra, les grêlons ont atteint la taille d’une balle de golf. Ces précipitations éteignent les incendies, une bonne chose, mais font aussi leur lot de dégâts…

Sources : Sciences et avenir, RFI, L’Info Durable, Le Parisien

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