Avant d’adopter un projet d’indemnités kilométriques vélo pour les salariés, le Ministère des Transports a jugé utile de vérifier les hypothèses de la part modale du vélo, dont une étude de la coordination interministérielle pour le développement de l’usage du vélo (CIDUV) avait évalué l’intérêt économique. L’expérimentation, dont nous avions signalé le début en juin 2014, a porté sur 18 entreprises volontaires. Ces 6 premiers mois permettent maintenant d’établir un premier bilan.
Pendant cette période, un système de suivi avait été mis en place pour évaluer les impacts de la pratique du vélo et les effets sur la part modale, les impacts sur la santé au travail et les conditions de mise en œuvre de l’indemnité kilométrique vélo (IKV) au sein des entreprises. L’IKV a été fixée à 0,25 € par kilomètre, et devait être intégrée au système de rémunération de chaque salarié adhérent. La part modale de départ du vélo était représentative de la moyenne nationale : 2,1 %. Mais sur ces entreprises, environ 4,6 % des salariés ont perçu une IKV au moins une fois au cours des six mois d’expérimentation.
Ce suivi a permis d’apporter plusieurs enseignements : d’abord, elle a permis de doubler le nombre de pratiquants du vélo dans ces entreprises, le nombre total d’employés utilisant plus ou moins régulièrement le vélo pour se rendre au travail est passé de 200 à 419. Cela se traduit par une augmentation de 50 % de la part modale du vélo pour les déplacements domicile/travail. De plus, les distances parcourues sont au-dessus de la moyenne nationale et ce résultat est très positif en termes de santé de la population : le risque de maladie est d’autant plus réduit que les distances parcourues sont grandes. Par ailleurs, l’enjeu financier est important pour les bénéficiaires. L’étude a permis de mettre l’accent sur une très forte perméabilité entre les utilisateurs des transports en commun et ceux du vélo et souligne une division par deux du nombre de personnes en insuffisance d’activité physique parmi les bénéficiaires de l’IKV. Enfin, les entreprises n’ont pas connu de difficulté particulière pour la vérification des distances parcourues et n’ont pas constaté d’abus.
Mais quelques points d’interrogation subsistent encore : l’efficacité du report modal depuis la voiture particulière reste à démontrer ; l’IKV, mesure spécifique au vélo, entre en concurrence avec le système de remboursement des abonnements aux transports collectifs ; enfin de nombreuses structures ont souligné les lourdeurs administratives dans le processus d’attribution de la prime, et certaines émettent des réserves sur la poursuite de l’expérimentation au regard du poids financier de la mesure (40 à 43 centimes du kilomètre en intégrant les charges).
Source : ADEME
Une réponse sur “Indemnités kilométriques pour les vélos : premier bilan”
C’est une bonne initiative, les employés sont récompensés, ils font du sport et ne polluent plus. Après c’est sûr qu’il ne faut pas habiter très loin de son lieu de travail, ce qui est le cas de beaucoup de personnes en Ile de France malheureusement.