En matière d’environnement, les Jeux Olympiques d’hiver se suivent et se ressemblent. El les plus respectueux de l’environnement sont toujours ceux à venir… en cas, on l’espère. On se souvient encore des bilans environnementaux catastrophiques de Sotchi (2014), qui ont de plus endetté toute la Russie pour des installations désormais inutilisées. Ou encore de ceux de Vancouver (2010, Canada), plombés par l’absence de neige et la nécessité de la fabriquer à l’aide de canons ou de la faire venir par camions.
Qu’en est-il de ceux de Pyeongchang (Corée du Sud) ? Du bon du côté transports et énergies renouvelables, mais un impact terrible sur la faune et la flore de la région.
Budget serré et neutralité carbone
Question budget, pour Pyeongchang, rien d’extravagant : il a été divisé par 5 par rapport à ceux de Sotchi. Mais les organisateurs avaient aussi comme objectif ambitieux la neutralité carbone, plus difficile à obtenir. Les émissions de carbone liées à l’événement sont évaluées à près de 1,6 millions de tonnes équivalent CO2.
Cet impact devrait être compensé à 84 %. Et les organiseurs ont tablé sur les transports pour économiser 6 654 Tonnes d’émissions de gaz à effets de serre, si 420 000 spectateurs empruntent les transports en commun spécialement construits. Mais il faut aussi compter les déplacements des sportifs des quatre coins du monde, de leurs accompagnants et de leurs supporters.
Transports et énergies renouvelables
Les organisateurs ont misé sur les transports publics : construction d’une ligne de trains à haute vitesse entre l’Aéroport International de Incheon à PyeongChang et Gangneung (où quelques compétitions se dérouleront) via Séoul, la capitale ; mise à disposition des employés de voitures électriques (150) ou à hydrogène (une quinzaine).
Pour les énergies renouvelables, de champs d’éoliennes ont été construits pour alimenter les bâtiments olympiques qui font de plus appel à la géothermie et à des panneaux photovoltaïques. Elles fournissent environ 12 % de l’énergie totale consommée.
Mais l’utilisation des canons à neige et l’épandage de produits chimiques sur les pistes (qui se retrouvent ensuite dans les sols et les nappes phréatiques) ainsi que l’entretien des patinoires, pèsent lourd sur la ressource eau et demandent une bonne part de l’énergie.
Mais une forêt centenaire irrémédiablement détruite
Pour construire des pistes de ski respectant les règles spécifiques des Jeux Olympiques, les organisateurs n’ont cependant pas hésité à raser une bonne partie d’une des rares forêts primaires de Corée, protégée par le Service de Protection des Forêts de Corée, et avant sous protection royale depuis le XIVe siècle, Elle abritait plusieurs espèces d’animaux en voie de disparition, qui ont vu une partie de leur habitat disparaître rapidement, et des espèces d’arbres rares (dont le Wangsasre, un type de bouleau hybride).
Déclassée pour les besoins de la cause en 2013, la forêt s’est vue amputée de 78 hectares, soit quelque 58 000 arbres abattus. Au grand dam des associations de protection de l’environnement coréennes qui déplorent des dommages irréparables, même si les organisateurs ont prévu de compenser en replantant en arbres 174 hectares en Corée du Sud. La perte de biodiversité locale reste irréversible.
Sources : Consoglobe, Utilitywise, The Forest Time