Le 22 mars, a eu lieu, comme chaque année, la Journée mondiale de l’eau. L’eau est une cause reconnue par l’Organisation des Nation Unies comme sujet sensible. Mais cette journée passe souvent inaperçue. Le thème retenu pour cette année en était « Ne laisser personne de côté ». Un sujet qui donne l’occasion de parler des problèmes d’accès à l’eau, à l’international, mais aussi en France.
A l’international : un problème d’accès à l’eau
Selon l’ONU, environ 2,1 milliards de personnes ne disposent pas d’eau potable à domicile. Plus de 4 milliards de personnes ont été confrontées cette année à de graves pénuries d’eau, pendant un mois. Et pourtant, « L’eau est essentielle à la survie et, avec l’assainissement, aide à protéger le public et la salubrité de l’environnement. Nos corps, nos villes, nos industries, notre agriculture et nos écosystèmes en sont tous tributaires« , rappelle l’ONU.
Les changements climatiques contribuent à cette pression de façon dramatique. D’ici à 2030, quelque 700 millions de personnes dans le monde pourraient être contraintes de se déplacer du fait d’une pénurie d’eau aggravée. Et dans les situations d’urgence complexes telles que les conflits, les enfants sont souvent les premières victimes du manque ou de l’absence d’eau salubre et d’assainissement, fait remarquer le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).
L’UNICEF exhorte donc les gouvernements, les partenaires et les parties aux conflits à développer le secteur de d’eau salubre, d’assainissement et d’hygiène (EAH), afin qu’il fournisse de manière systématique et prévisible des services d’excellente qualité en matière d’eau et d’assainissement dans les situations d’urgence. Et, lors des conflits, de cesser de prendre pour cible les infrastructures d’approvisionnement en eau et d’assainissement ainsi que leur personnel.
En France : un problème de paiement des factures
En France, 100 ans ont été nécessaires pour arriver à un accès généralisé à l’eau potable. Le Centre d’Information sur l’eau (CIEau) estime que nous disposons désormais de l’un des meilleurs services d’eau au monde, garantissant une eau sûre à nos robinets 24h/24.
Ici, on ouvre son robinet sans vraiment y penser. Un geste banal, qui permet, au-delà du confort, de vivre en toute sécurité. Mais à côté des actions menées à l’international, plus proche de nous, la mobilisation existe pour renforcer les mesures de solidarité en direction des ménages en situation de fragilité financière.
Ainsi, le CIEau rappelle qu’il met à disposition des supports destinés à ces foyers et aux porteurs de dispositifs d’aides. Ils expliquent quoi faire en cas de difficulté à payer sa facture d’eau. Car ces dispositifs d’aides sont encore mal connus, moins bien en tout cas que ceux de lutte contre la précarité énergétique. Moins d’un tiers des Français les connaissent.
Parallèlement, l’édition 2018 du baromètre CIEau révèle que les Français sont majoritairement favorables (54 %) à l’instauration d’un prix du service de l’eau fixé selon les revenus des usagers. 48 % d’entre eux seraient même prêts à payer plus cher pour contribuer à la mise en œuvre de mesures de solidarité pour les personnes en difficulté. Proposition mieux accueille que dans les éditions précédentes, et qui pourrait contribuer à « ne laisser personne de côté ».