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La Bleuette d’épeautre « développement durable »

baguette bleuette d'epeautreLe groupement meunier Générale des Farines vient de lancer, après la Bleuette de la semaine du développement durable 2010 (première baguette répondant à des engagements de développement durable), la Bleuette d’Epeautre, une baguette estampillée elle-aussi « développement durable », mais contenant 15 % de farine d’épeautre, céréale rustique. Curieusement, plus que la baguette elle-même, c’est le dossier qui l’accompagne qui fait réagir la presse.

On a en effet l’habitude des produits que l’on habille de vert pour les vendre : cela s’appelle du greenwashing ou en bon français de l’écoblanchiment (voir à ce sujet notre article du1er mars 2010). On a moins l’habitude d’un dossier qui se donne des allures d’écoblanchiment, alors qu’il communique sur des produits dont la composition est somme toute plutôt avouable. L’idée d’une baguette « développement durable » fait certes un peu sourire, autant que son nom rappelant des petites fleurs des champs supportant mal les contraintes de l’agriculture actuelle. Mais, en plus des références au Sommet de la Terre à Rio en 1992, certaines phrases donnent en fait au texte toutes les apparences de la tricherie, alors qu’il n’y en a pas  : comme pour la Bleuette, les blés entrant dans la composition de la Bleuette Epeautre sont cultivés sur un mode d’agriculture soucieux de l’environnement, et stockés sans insecticides. 

Faire apparaître « sans insecticides » est intéressant, mais on préfèrerait que cela se rapporte à la culture, plutôt qu’au stockage. En fait si cette baguette n’est pas biologique, les farines utilisées sont en fait issues de la filière CRC (Cultures et Ressources Contrôlées) qui garantit effectivement une origine française des blés, cultivés dans des champs qui n’ont pas reçu de boues des stations d’épuration depuis au minimum 10 ans, pour lesquels on n’utilise les pesticides qu’en tout dernier recours et dont on limite les émissions de CO2 dues au transport.

Cela dit, il était peut-être tout aussi compliqué d’expliquer que contrairement à ceux utilisés pour la bleuette, certains blés, produits pour notre pain ordinaire, proviennent bien de champs sur lesquels on épand des boues de station d’épuration : autrement dit, comment exprimer que pour une partie de la production on veut faire mieux sans faire comprendre que pour une autre, on fait mal.

Source : DDmagazine

 

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