Entre date limite de consommation (DLC) et date limite d’utilisation optimale (DLUO), mentions portées sur les denrées alimentaires, une enquête de l’association CLCV (Consommation Logement Cadre de Vie), en partenariat avec l’ADEME, montrent que beaucoup de consommateurs comprennent mal, ce qui les entraîne soit à des risques sanitaires pour certains produits, soit à du gaspillage alimentaire pour d’autres. Cette constatation amène la CLCV à recommander un effort de pédagogie pour sensibiliser et informer les consommateurs. L’enquête porte sur plus de 2 500 personnes.
Commençons par un petit rappel. La DLC, précédée de la mention « à consommer jusqu’au », figure sur les produits périssables (viandes, produits laitiers, plats cuisinés…) : les produits ne peuvent plus être commercialisés après cette date, et les consommateurs ne sont pas censés les consommer en raison du risque d’intoxication alimentaire. La DLUO, précédée de la mention « à consommer de préférence avant le », figure sur des produits peu périssables (lait UHT, conserves, huile, etc.) : si les produits risquent de perdre en qualité, ils ne deviennent pas pour autant dangereux et peuvent être consommés sans problème au-delà de la date indiquée ; les jeter constitue un gaspillage alimentaire.
Cette distinction est souvent mal comprise des consommateurs qui se fient plus à leur propre expérience et à leur connaissance du produit qu’à la mention qu’il porte. Ainsi, beaucoup n’hésitent pas à manger des produits périmés depuis plusieurs jours, si l’on se réfère à la DLC, ce qui conduit à s’interroger sur les risques alimentaires. D’autres par contre jettent des denrées encore consommables en se référant à la DLUO, ce qui contribue au gaspillage alimentaire.
Pour certains produits (yaourts, jambon…), les consommateurs font très attention à la DLC lors de l’achat. Par contre pour les denrées non périssables, cette date limite n’est pas perçue comme une information essentielle. Dans la plupart des cas, le consommateur ne sait pas trop quel comportement adopter face à une DLC ou à une DLUO, comme le montre l’enquête. Prenons l’exemple d’une boîte de raviolis en conserve : 43 % la jettent lorsque la DLUO est dépassée de 3 semaines, 30 % pensent même qu’il y a un risque d’intoxication. Ce qui est faux, puisqu’ici la date n’est qu’indicative, et la boîte donc toujours consommable. Cette confusion est dans ce cas source de gaspillage.
Par contre, 80 % des sondés consomment un yaourt nature dont la DLC est dépassée de 3 jours. Trois semaines après cette date, ils sont encore 21 % à manger le laitage. En fait, le yaourt nature est réputé « produit stable ». Dans ce cas, la DLC n’est pas considérée comme impérative, alors qu’en théorie, elle l’est pour des raisons sanitaires. Pour un steak haché, la DLC est globalement mieux respectée, le produit étant considéré comme fragile. Cependant 27 % des sondés le consomment encore 3 jours après sa date de péremption, malgré le risque sanitaire.
L’information fournie par la DLC et la DLUO est donc dans certains cas mal comprise et mal utilisée. Selon la CLCV, il faut donc mieux expliquer ce qu’elles signifient réellement, d’autant que l’utilisation des deux mentions au sein d’une même catégorie de produits n’est pas rare et qu’elle entretient la confusion : à ce titre, elle devrait être proscrite. Mais de même, la durée courte de certaines DLC (yaourt nature par exemple) interroge. La CLCV teste un nouvel étiquetage qui devrait contribuer à éclaircir les idées des consommateurs.
Source : CLCV