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La consommation de viande fait polémique en Suisse

viandeDepuis quelque temps, les Suisses s’interrogent sur leur consommation de viande. Tout a commencé par une campagne d’une ONG, la Déclaration de Berne incitant les Helvétiques à consommer moins de viande, ce qui leur permettrait de réduire leurs émissions de CO2. L’association explique que 500 g de viande par semaine suffisent, alors qu’actuellement les Suisses en consomment 53,6 kg par personne et par an, soit un peu plus d’un kg par semaine.

En effet, selon la Déclaration de Berne, une consommation annuelle de 400 000 tonnes de viande par an (les chiffres actuels pour la Confédération Helvétique) implique l’importation de 650 000 tonnes d’aliments pour le bétail, dont 28 000 tonnes de soja brésilien, culture qui incite à la déforestation et utilise de grandes quantités de pesticides. En renonçant à ces importations, la Suisse pourrait produire environ la moitié de sa consommation actuelle, soit 28 kg par personne et par an. En faisant un petit effort supplémentaire, ses habitants, en n’en consommant que 22 kg, pourraient voir revenir leurs émissions de CO2 au niveau de 1995.

De plus, ces importations de soja risquent fort d’augmenter dans les prochains mois, voire de doubler : en effet, les porcs étaient jusqu’à présent nourris en partie grâce à 100 000 tonnes de déchets de l’alimentation humaine, ce qui sera interdit  à partir du mois de juillet.

Inutile de dire que le syndicat suisse de la viande, Proviande, n’apprécie pas du tout ces affirmations. Il estime d’une part que 80 % de la viande consommée en Suisse y est aussi produite et que d’ailleurs les animaux contribuent à l’entretien des terres non labourables, qui représentent les deux tiers du territoire du pays. Il insiste aussi sur le fait que cette production se fait principalement à partir du foin et de la paille, tout en reconnaissant que le soja reste un élément essentiel. Heinrich Bucher, directeur de Proviande ajoute :

La consommation de viande a reculé depuis les années ’90 puis stagné durant la dernière décennie. Et la Suisse se situe en queue du peloton européen, loin derrière des pays comme l’Espagne ou la France.

Proviande soutient enfin que la diminution de consommation que préconise la Déclaration de Berne impliquerait de profonds bouleversements dans une filière qui emploie  25 000 personnes, menaçant au passage quelques milliers de postes.

Effectivement, après un pic de consommation atteint en 1987, où elle constituait le double par rapport à la consommation des années 50, la viande diminue inexorablement dans les assiettes des consommateurs : les épisodes de vache folle et de différentes épizooties qui sont apparus ces dernières années n’y sont peut-être pas étrangers. A noter toutefois : c’est moins le méthane produit en grande quantité, on l’a déjà vu, par les ruminants qui est mis en cause par l’ONG que les émissions de CO2 liées au transport des grandes quantités d’aliments importés pour bétail.

Sources : La Tribune de Genève, Swissinfo

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