La dernière évaluation scientifique de l’appauvrissement de la couche d’ozone révèle que celle-ci est en voie de guérison, annonce l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Elle montre également un potentiel de réduction du réchauffement de la planète et des possibilités de mesures plus ambitieuses pour protéger le climat.
L’évaluation de la couche d’ozone
Le Groupe de l’évaluation scientifique du Protocole de Montréal confirme dans son dernier rapport que les mesures prises, depuis 30 ans, dans le cadre de ce protocole ont entraîné une diminution à long terme de la concentration atmosphérique des gaz appauvrissant la couche d’ozone, ainsi qu’une récupération en cours de l’ozone stratosphérique.
Dans certaines parties de la stratosphère, la couche d’ozone s’est rétablie au rythme de 1 % à 3 % par décennie depuis l’an 2000. Les projections des auteurs de l’évaluation prévoient un rétablissement complet d’ici 2030 au-dessus de l’hémisphère nord, d’ici 2050 au-dessus de l’hémisphère sud et d’ici 2060 au-dessus des régions polaires.
« La couche d’ozone protège la vie sur Terre contre les rayons ultraviolets du soleil qui peuvent être nocifs lorsqu’ils atteignent certains niveaux« , rappellent-ils
« Le Protocole de Montréal est l’un des accords multilatéraux les plus réussis de l’histoire pour une raison« , affirme Erik Solheim, responsable d’ONU Environnement. « En effet, la combinaison judicieuse de recherches scientifiques faisant autorité et de mesures collaboratives qui caractérise le Protocole depuis plus de 30 ans et qui devrait permettre la guérison de notre couche d’ozone est précisément la raison pour laquelle l’amendement de Kigali est si prometteur pour l’action climatique à l’avenir. »
Des mesures plus ambitieuses
L’amendement de Kigali vise à réduire considérablement (jusqu’à 80 % pour la production et la consommation) l’utilisation future de produits chimiques libérant de puissants gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Ils sont utilisés notamment dans les réfrigérateurs, les climatiseurs et les appareils connexes : les hydrofluorocarbures (HFC).
La mise en œuvre de cet amendement pourrait, selon les auteurs du rapport, permettre au monde d’éviter jusqu’à 0,5° C de réchauffement planétaire au cours de ce siècle. En cas de conformité totale avec cet amendement, le réchauffement climatique futur dû aux HFC se réduirait de 50 % d’ici 2050 par rapport à un scénario sans contrôle des HFC. Il existe d’autres puissants gaz à effet de serre, mais c’est un début.
Cette évaluation présente de plus d’autres scénarios actualisés pour permettre la récupération de l’ozone grâce à :
- l’élimination complète des émissions contrôlées et non contrôlées de substances telles que le tétrachlorure de carbone et le dichlorométhane
- la récupération et la destruction des banques de chlorofluorocarbures (CFC), halons et hydrochlorofluorocarbures (HCFC)
- l’élimination de la production de HCFC et de bromure de méthyle
- l’atténuation des émissions d’oxyde nitreux.
Source : OMM