Au 1er janvier 2020, la vaisselle jetable en plastique (gobelets, verres et assiettes) sera interdite, en vertu de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte. L’objectif est de moins polluer car le plastique, associé à des produits toxiques, met très longtemps à disparaître dans la nature. Après l’interdiction des sacs plastiques en caisse, effective depuis le 1er juillet 2016, cette loi ne fait pas l’affaire des industriels de la plasturgie qui dénoncent une fausse bonne idée.
D’ici un peu plus de trois ans, donc, seule pourra être vendue ou distribuée gratuitement (en vente à emporter ou en consommation sur place) la vaisselle compostable en compostage domestique et constituée pour tout ou partie de matières biosourcées (à 50 % en janvier 2020 et à 60 % en janvier 2025). Ces matières biosourcées sont des produits industriels non alimentaires, obtenus à partir de matières premières renouvelables issues de la biomasse, comme l’amidon de maïs, la fécule de pomme de terre, les fibres textiles ou de cellulose, ou le bambou par exemple.
Les industriels bénéficient donc d’un délai de 4 ans pour trouver des alternatives à la production de vaisselle en plastique, et tous les commerces concernés (établissements de restauration traditionnelle ou rapide, débits de boisson, commerces de proximité…) pour s’adapter. Le décret du 30 août, relatif à la mise en œuvre de la limitation de la vaisselle en plastique jetable en précise les modalités.
Les industriels de la plasturgie voient eux dans cette loi « une décision désastreuse et contreproductive » sur le plan environnemental et estiment qu’il ne faut « pas confondre compostable et naturellement biodégradable » car les plastiques compostables actuellement disponibles sur le marché ne se biodégradent pas dans la nature : « Si les consommateurs confondent compostage et biodégradabilité, ils pourraient abandonner dans la nature de la vaisselle compostable qui ne se dégradera pas. Cette mesure est contreproductive en matière de respect environnemental. » Ils parlent par ailleurs d’une « interdiction techniquement inadaptée » car, toujours selon eux, le caractère compostable de la vaisselle n’est pas conciliable avec le contact des produits chauds, et une « absurdité économique » car cette mesure serait très coûteuse pour les consommateurs.
Ils réclament le retour à une « mesure cohérente et adaptée » : une autre rédaction des sénateurs qui créait une obligation de tri à la source et faisait entrer la vaisselle jetable dans un modèle économique circulaire, non reprise dans la loi actuelle.
Sources : Ministère de l’Economie, Légifrance, Fédération de la plasturgie et des composites