Encouragées par une politique publique à l’échelle nationale et locale, ainsi que par une offre de plus en plus riche et innovante des constructeurs nationaux et européens, les ventes de véhicules électriques ont littéralement explosé en France ces dernières années (les immatriculations ont été multipliées par 70 entre 2010 et 2013). A tel point que lorsqu’un constructeur automobile propose une version électrique et une version à moteur à combustion d’un modèle, la voiture électrique représente déjà 5 % à 10 % des ventes.
Si on consulte les chiffres d’immatriculation en France des trois dernières années, la progression des véhicules électriques est effectivement impressionnante : 184 véhicules vendus en 2010, 2 630 en 2011, 5 663 en 2012, et 8 779 en 2013. 2014 débute un peu plus lentement que 2013, avec 820 immatriculations sur les deux premiers mois, contre 898 pour la même période de l’année précédente (un recul de près de 9 %, peut-être en rapport avec un bonus écologique en recul de 10 % ?). Pour ce début 2014, la seule Renault Zoe représente plus du tiers des véhicules vendus (37 %). Associée à la Nissan Leaf, elles représentent à elles seules environ 63 % des parts du marché français.
Les aides nationales et locales ne sont certainement pas étrangères au développement de ce marché. Ainsi les bonus écologiques importants y participent. En 2013, ils se montaient à 7 000 € pour l’achat d’une voiture électrique, mais ils ont perdu 10 % cette année (6 300 €, limités à 27 % du prix du véhicule, depuis le 1er janvier 2014). D’autre part, un dispositif d’aide au déploiement d’infrastructures de recharge des véhicules électriques, piloté par l’Ademe, se met en place, et le programme « Ville de Demain », mis en œuvre par le Caisse des Dépôts, finance des projets de mobilité durable innovants et exemplaires.
Au niveau local aussi, des mesures encourageantes se mettent en place : les voitures électriques en libre-service sont déjà présentes dans de nombreuses agglomérations (Auto Bleue à Nice, Autolib à Paris, mais aussi Lyon, Bordeaux, etc.), Paris propose également le parking gratuit et la plupart la possibilité de recharger son propre véhicule sur les bornes des voitures en autopartage, contre un abonnement. Un Trophée des Villes Electromobiles distingue les collectivités territoriales se montrant particulièrement volontaristes dans l’impulsion d’une dynamique de mobilité durable, et en particulier électrique, sur leur territoire (Angoulême, Arcachon, Besançon, Bourges, Cagnes-sur-Mer, Epernay, Gap, Grasse, Rouen, La Rochelle, Le Vésinet, Lyon, Nice Côte d’Azur, Orléans, Pays d’Aix, Rennes, Strasbourg, Toulouse, Le Havre, Valence et bien d’autres ont ainsi reçu ce trophée dans les dernières années).
Les constructeurs automobiles français y mettent aussi du leur : ils innovent et se partagent depuis 2011 les premières places du marché national de la voiture électrique. Ainsi, Renault vient d’annoncer la possibilité de brancher directement la Zoe sur une simple prise électrique, munie d’une prise de terre. C’est certes encore un peu long puisqu’il faut compter 3 heures de rechargement pour une autonomie de 25 km et 10 heures pour faire le plein de la batterie, mais cela peut certainement convenir à beaucoup d’habitants des périphéries urbaines, notamment.
En 4 ans, l’Europe est ainsi devenu le second marché mondial des véhicules électriques, derrière les Etats-Unis et devant le Japon, avec 18 939 véhicules électriques immatriculés au cours du premier semestre 2013. Pour l’année entière, la France pointe à la première place avec ses 8 779 immatriculations de véhicules électriques : des volumes qui représentent plus du double de l’Allemagne (environ 3 000 unités vendues) et plus du triple de la Norvège (2 500 immatriculations). Mais, il faut cependant garder à l’esprit que les véhicules électriques ne représentent encore guère que 0,5 % des voitures vendues annuellement en France, une part cependant en accroissement constant.
Sources : Avere, Automobile Propre, AmbaFrance, BFMTV, La Tribune, Voiture Electrique Populaire