Inscription au Patrimoine Mondial n’est pas obligatoirement synonyme de préservation garantie. Selon un rapport de WWF, 114 des 229 sites naturels et mixtes inscrits par l’UNESCO, répartis dans 96 pays, seraient directement menacés par des activités industrielles.
Un site inscrit au Patrimoine Mondial est un site reconnu pour sa valeur universelle exceptionnelle (beauté naturelle, biodiversité, caractéristiques géologiques ou écologiques) : « Le patrimoine est l’héritage du passé, dont nous profitons aujourd’hui et que nous transmettons aux générations à venir » écrit l’Unesco dans sa convention de 1972. Ces sites semblent donc représenter la notion d’aire protégée par excellence. C’est en effet le plus haut niveau de protection de l’environnement. Cette inscription protège au total plus de 279 millions d’hectares, soit 0,5 % de la surface de la Terre.
Selon WWF cependant, les menaces qui pèsent sur eux sont nombreuses : concessions pétrolières, surexploitation des ressources en eau, infrastructures de transport et de tourisme, etc. Gérés de manière durable, ils peuvent assurer aux communautés locales des moyens de subsistance pérennes et renforcer la résilience aux catastrophes naturelles et climatiques. : 90% des sites naturels ont permis de créer localement des emplois et contribuent grandement à l’économie via le tourisme notamment. Plus de onze millions de personnes dépendent des 114 sites menacés pour subvenir à leurs besoins, se loger, se soigner, travailler. Or, près de 20% des sites naturels comptent une concession pétrolière ou gazière ; 42, abritant des mines ou des concessions minières, sont aujourd’hui gravement menacés ; la surpêche fait peser un risque, à plus ou moins longue échéance, sur 47 sites naturels classés et l’exploration forestière, dans la très grande majorité des cas illégale, menace 25 des 106 sites forestiers classés.
Nombreux sont donc les exemples où les gouvernements nationaux, ou de grandes entreprises les mettent en péril. WWF exhorte les premiers à y interdire toute activité industrielle pouvant avoir un impact sur leur valeur universelle exceptionnel, et les secondes à s’engager à ne plus y exercer d’activités susceptibles de les dégrader. Selon Marco Lambertini, directeur général du WWF International : « Nous devons prendre conscience du fait que ce ne sont pas seulement les Hommes qui protègent les sites du Patrimoine mondial mais aussi les sites qui protègent les Hommes. Ce que nous attendons des gouvernements et des entreprises, c’est qu’ils privilégient la création de valeur à long terme à une quête de profits à court terme et respectent le statut de ces lieux magiques. Il est indispensable de se détourner des activités industrielles néfastes pour s’orienter vers des alternatives durables qui nous permettront à la fois de valoriser et de préserver ces sites qui sont sources de bénéfices économiques et non-économiques pour les populations locales mais aussi et plus largement pour nous tous. »
Source : WWF
Une réponse sur “La moitié des sites du Patrimoine Mondial menacés par des activités industrielles”