L’huile de palme constitue actuellement un des ingrédients quotidiens de notre alimentation ou des cosmétiques que nous utilisons et elle entre aussi dans la composition des biocarburants. Mais sa culture contribue à la déforestation et à la disparition d’espèces naturelles dans les régions tropicales d’où elle provient. Les députés européens viennent d’adapter de nouvelles mesures pour une production plus durable de cette huile, dont l’utilisation pourrait doubler d’ici 2050.
« L’Union européenne est l’un des plus grands consommateurs d’huile de palme au monde. Bien que l’Europe tente de limiter sa consommation, l’huile de palme est encore présente dans des produits où elle ne devrait pas être et où elle est complètement inutile » explique Kateřina Konečná, députée tchèque en charge du dossier au Parlement. L’huile de palme utilisée en Europe provient en grande partie d’Indonésie, de Malaisie, d’Afrique et d’Amérique. Son utilisation a plus que doublé depuis 2010 alors qu’elle était encore à peine utilisée il y a 30 ans. En 2014, par exemple, près de la moitié (46 %) de l’huile de palme consommée en Europe se trouvait dans le diesel, ce qui requiert l’utilisation de près d’un million d’hectares de sols tropicaux.
Et les conséquences de cette production croissante sont lourdes pour l’environnement : des écosystèmes tropicaux (qui représentent seulement 7 % de la surface de la terre) de plus en plus détruits au profit de cultures servant à la production d’huile de palme. De nombreuses espèces se trouvent menacées dont le rhinocéros de Sumatra, le tigre de Sumatra ou les orangs-outangs.
Le rapport présenté au Parlement appelle la Commission européenne à renforcer les mesures environnementales de lutte contre cette déforestation dans les régions de production, de cesser complètement l’utilisation de cette huile dans les biocarburants et de développer une certification pour les produits contenant de l’huile de palme produite de manière « socialement responsable. »
Les députés ont donc voté l’élimination progressive de l’utilisation dans les biocarburants d’huiles végétales, source de déforestation, d’ici 2020, ainsi qu’un système unique de certification pour l’huile de palme entrant sur le marché européen. Il en existe en effet plusieurs, mais leurs critères de durabilité font l’objet de critiques. L’Union Européenne doit donc introduire des critères de durabilité minimaux pour l’huile de palme et produits qui en contiennent : la Commission européenne doit améliorer la traçabilité de l’huile importée et devrait envisager la mise en place de barrières tarifaires et non tarifaires fondées sur l’empreinte carbone de l’huile de palme.
Les députés soulignent en outre qu’une partie importante de la production mondiale d’huile de palme ne respecte pas les droits fondamentaux ni des normes sociales appropriées, que le travail des enfants est courant dans ce secteur et qu’il y a eu de nombreux conflits fonciers entre les communautés locales et autochtones et les détenteurs de concessions d’huile de palme.
Source : Parlement Européen