Au niveau mondial comme européen, les études sur les microplastiques se multiplient. En France, le groupement Polymères & Océans regroupent de nombreux chercheurs et laboratoires, qui ont récemment présenté leurs avancées sur l’étude des microplastiques, de leurs origines à leurs effets, en passant par leur répartition. On sait désormais que ces particules de moins de 5 mm sont présentes partout : dans l’atmosphère, les eaux douces et les océans, les milieux urbains et les zones isolées.
D’où proviennent les microplastiques ?
Ces particules de 0,1 à 5 mm se présentent sous forme de fragments, fibres, granules, perles ou paillettes et sont issues de l’abrasion ou de la dégradation de tous les éléments plastiques qui font partie de notre quotidien : objets divers, emballages, vêtements en fibres synthétiques, microbilles des cosmétiques, etc.
Les microplastiques sont désormais présents partout, comme le montrent les résultats des recherches scientifiques actuelles : on en trouve dans les sols, les rivières et les mers, l’atmosphère et même dans l’alimentation.
Comment se retrouvent-ils dans ces différents milieux ?
Dans les sols
En ce qui concerne les sols, ils proviennent des boues de traitement des eaux usées qui peuvent être épandues sur les sols agricoles. En effet, si les stations d’épuration éliminent plus de 80 % des microplastiques présents (et qui ne sont pas rejetés dans le milieu naturel), ils n’ont pas disparu pour autant. Ils se concentrent dans les boues de traitement.
Dans les fleuves
Environ 80 % des déchets plastiques trouvés en mer proviennent des déchets d’activités humaines à terre. Ils sont charriés par les rivières et les fleuves. Des comptages ont été réalisés sur l’estuaire de la Seine : ils estiment le flux global à 200 tonnes de déchets plastiques par an.
Mais les études ont aussi mis en évidence un comportement spécifique de ces déchets. Ils réalisent en fait de nombreux aller-retours le long des méandres du fleuve et s’échouent à plusieurs reprises au niveau de zones d’accumulation. Ainsi, en janvier 2019, 20 000 déchets, des macro- aux microplastiques ont ainsi été collectés sur un seul mètre carré d’une rive de la Seine, à 30 km de son embouchure.
Dans les océans
Pour les océans, l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) a mené des recherches afin de caractériser les impacts de cette pollution aux microplastiques. Elle concerne maintenant toute le chaîne alimentaire : du microplancton aux grands prédateurs, en passant par les mollusques. A l’état fragmenté, les microplastiques induisent des troubles de la respiration, de la nutrition et de la reproduction.
De plus, colonisés par des cortèges de bactéries, virus ou champignons, et transportés sur de longues distances, ils deviennent des vecteurs d’espèces potentiellement pathogènes. Ce n’est plus au niveau de l’individu qu’il faut désormais orienter les études, mais à l’échelle des populations, voire des écosystèmes.
Dans l’air
Enfin dans l’air, ces microplastiques sont transportés dans l’atmosphère par les vents, la pluie, la neige. Ils peuvent ainsi atteindre des zones isolées, pourtant épargnées par les activités humaines. Une étude du CNRS prouve qu’on trouve autant de microparticules dans une zone reculée des Pyrénées qu’à Paris !
Sources : Commissariat général au développement durable : Savoirs pour l’action