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La production nucléaire française à un niveau historiquement bas

Production nucléaire française

Avec une consommation électrique inférieure en moyenne de 15 % à la moyenne habituelle à cette période de l’année, les besoins en approvisionnement sont en baisse. Mais d’un autre côté, EDF a récemment annoncé que la production nucléaire française était à son plus bas niveau depuis 30 ans. Le groupe a même révisé à la baisse son estimation annuelle de production d’électricité nucléaire.Production nucléaire française

Consommation en baisse et maintenance difficile

Depuis le début du confinement, la consommation d’électricité de la France est en moyenne de 15 % inférieure aux niveaux habituellement constatés, mais cette baisse peut aller jusqu’à 20 %. En cause bien sûr, la baisse de l’activité économique (fermeture des commerces non-essentiels et ralentissement de l’activité dans le secteur industriel). De plus, indique RTE, la répartition des usages de l’électricité dans la journée suit un rythme différent de l’habitude.

D’un autre côté, cela conduit à une diminution de l’utilisation des centrales nucléaires. Centrales nucléaires cependant, dont EDF ne peut pas assurer le déroulement des opérations prévues lors des arrêts pour maintenance. Ceux-ci sont fortement affectés, réduisant ainsi la capacité de production d’électricité nucléaire du groupe. Il adapte donc au mieux son programme de maintenance afin d’ajuster au mieux ses capacités de productions.

Assurer la production nucléaire nécessaire

« Pour contribuer, en liaison avec RTE, à la sécurisation de l’approvisionnement en électricité pendant l’hiver 2020-2021, la production de plusieurs réacteurs nucléaires pourrait être suspendue cet été et cet automne, afin d’économiser le combustible de ces unités », avertit l’électricien. De ce fait, le groupe estime que sa production nucléaire annuelle sera de l’ordre de 300 TWh (térawattheures) en 2020, autrement dit à son plus bas niveau depuis 30 ans, contre 375 à 390 TWh précédemment. Pour les années 2021 et 2022, elle sera comprise entre 330 TWh et 360 TWh.

Après la fermeture de l’unité n°1 de Fessenheim, et avant celle de l’unité 2 prévus pour le 30 juin, EDF dispose aujourd’hui de 57 réacteurs nucléaires, répartis en 19 centrales en France. Ils ont assuré en 2019 71 % de la production d’électricité du pays.

Des objectifs revus à la baisse

« Même si les investisseurs s’attendaient à une chute de cette production en 2020, le nouvel objectif d’EDF est plus faible que prévu et les prévisions pour 2021 et 2022 sont aussi négatives », ont commenté dans une note les analystes de Barclays. Après avoir supprimé le solde du dividende qu’il envisageait de verser au titre de 2019, le groupe a d’ailleurs annoncé qu’il renonçait à ses objectifs financiers pour 2020 et 2021.

« Il faut revoir tous les arrêts de tranche qui étaient envisagés dans le cadre du grand carénage ainsi que la gestion du combustible, ce qui n’est pas simple », a expliqué à l’agence Reuters une source proche de la direction. « Notre objectif, c’est de faire en sorte que les centrales soient capables de tourner l’hiver prochain. Mais si le virus revient à ce moment-là, la situation sera catastrophique ».

Sources : RTE, EDF, Reuters

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