Dans le cadre de la Table ronde sur l’efficacité énergétique, un certain nombre de mesures avaient été proposées afin de limiter la consommation d’énergie dans le domaine public, et notamment une concernant l’éclairage public. Dans ce cadre, le ministère du développement durable a demandé à l’ADEME d’aider les 31 900 communes de moins de 2 000 habitants à la rénovation de cet éclairage par une participation financière. L’Etat espère ainsi faire diminuer de moitié la facture d’électricité liée à l’éclairage des villes concernées.
Le constat de l’ADEME est effectivement sans appel. 9 millions de lampes, soit plus de la moitié du parc actuel de ces communes, mériteraient d’être remplacées par des matériels plus performants :
Plus de la moitié du parc est composée de matériels obsolètes et énergivores : boules diffusantes, lampes à vapeur de mercure (environ 1/3 du parc) et 40 % des luminaires en service ont plus de 25 ans. La lampe à vapeur de mercure est, à 50 lumens/watt, la moins efficace des sources d’éclairage public. Elle équipe majoritairement les luminaires type « boule » qui éclairent plus le ciel que la terre et participent grandement à la pollution lumineuse. Même si l’éclairage extérieur fonctionne à 86 % du temps en heures creuses (à faible émission de CO2), celui-ci participe cependant à la pointe de demande d’électricité en début de soirée l’hiver, fortement chargée en carbone (car issue d’énergie fossile).
L’éclairage public représente jusqu’à 50 % de la consommation totale d’électricité des communes. Or l’ADEME estime que le potentiel d’économies d’énergie lié à cette rénovation peut aller de 50 % à 75 % : soit, selon les calculs, une baisse d’au moins 25 % de la facture totale de la commune. Dotée de 20 millions d’euros de subvention au total, cette aide variera de 360 € à 3 000 € HT par point lumineux, en fonction de l’objectif prévisionnel de réduction des consommations, valorisé par l’ADEME.
L’ADEME propose plusieurs solutions aux communes pour remplacer ces lampes à vapeur de mercure obsolètes et énergivores :
- la lampe à iodures métalliques. De couleur blanche, elle a une efficacité lumineuse d’environ 80 lumens/watt et ne représente actuellement que 5 à 15 % du parc.
- la lampe à vapeur de sodium haute pression. De couleur jaune clair, elle a une efficacité lumineuse d’environ 100 lumens/watt et représente 55 à 60 % du parc.
Les luminaires à LED sont encore minoritaires, mais l’ADEME reconnait que dans certains cas leur utilisation peut être envisagée après une étude préalable. Les communes désirant accéder à ces aides devront d’abord effectuer un diagnostic de leur éclairage public, selon un cahier des charges de l’ADEME, et présenter un dossier, les opérations concernant les lampes de type « boule » en nombre significatif étant prioritaires. Grâce à cette mesure, l’Etat vise à atteindre plusieurs objectifs, détaillés de la manière suivante :
- remplir les engagements européens et internationaux en terme d’efficacité énergétique à l’horizon 2020 et 2050 ;
- anticiper le règlement européen qui implique un retrait du marché des lampes à vapeur de mercure haute pression en avril 2015 (le délai de disparition des équipements en place sera ensuite d’au moins 10 ans) et les textes législatifs français à paraître imposant des actions pour réduire les nuisances lumineuses ;
- réduire la pointe d’appel d’électricité : aujourd’hui le pic de puissance appelée à la tombée de la nuit est de 1 260 MW. Cette puissance pourrait être réduite de plus de 25 % avec cette mesure ;
- préserver l’emploi et développer les compétences et l’innovation : les équipements d’éclairage public sont fabriqués essentiellement en France et installés par des entreprises établies en France ;
- réduire les nuisances lumineuses afin de contribuer notamment à la préservation de la biodiversité et la qualité d’observation de la voûte céleste.
Source : ADEME , communiqué de presse et plaquette de présentation de la mesure