Noyaux centraux des villes, cœurs historiques, espaces de vie et de rencontres, les centres-villes ont parfois perdu leur bouillonnement d’antan. Et si la manière de se déplacer pour s’y rendre pouvait contribuer à les redynamiser ? L’usage du vélo en ville peut contribuer à rendre cette vitalité aux centres-villes et une prospérité aux commerces qui y sont présents. C’est ce qui découle d’un atelier réalisé au 22ème congrès de la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB) et de l’article du Monde qui reprend le sujet : « Le vélo au service de la revitalisation des centres-villes ».

Le « tout-voiture »
Loin de « tuer » le petit commerce en centre-ville, maux que certains attribuent au développement des pistes cyclables, l’usage du vélo pourrait bien contribuer à la revitalisation des centres-villes en rendant les villes plus animées et les commerces plus prospères. Les villes, quelle que soit leur taille, possèdent très souvent un centre urbain ancien et dense, autrefois très commerçant.
Mais au nom du « développement économique », et avec l’assentiment des élus, la grande distribution a colonisé les périphéries plus facilement accessibles en voiture : « La grande distribution a bâti sa fortune sur le tout-voiture ». Et chacun a tendance à prendre déjà sa voiture pour une simple course, même pour parcourir moins d’un kilomètre. Tendance accentuée par l’installation de ces magasins en périphérie.
La revitalisation des centres-villes par la marche, le vélo et le bus
Pour revitaliser les centres-villes, élus et commerçants cherchent à aménager l’espace public pour mieux faire circuler ou se garer les véhicules. Mais dans les centres denses en populations et en emplois, l’espace manque cruellement. Il faut donc encourager les gens à se déplacer en occupant le moins d’espace possible : et c’est là qu’intervient l’intérêt du vélo, qui répond, au même titre que la marche et le bus, au manque d’espace.
La première chose à faire pour la revitalisation des centres-villes est donc d’en faciliter l’accès aux piétons (trottoirs), aux cyclistes (pistes) et aux transports en commun (voies réservées) et de limiter ainsi l’intérêt des déplacements courts en voiture. Dans ce but, ralentissement de la vitesse maximale, sens interdits, piétonisation de certaines rues, suppression du « trafic de transit » qui encombre inutilement, sont des méthodes connues.
Le modèle du marché hebdomadaire
On peut s’inspirer du modèle du marché hebdomadaire, très prisé dans les villes petites et moyennes, et surtout très fréquenté et animé. Beaucoup de monde, beaucoup d’échanges, et pourtant se garer peut se révéler compliqué : « L’argument « on ne peut plus se garer, donc les commerces ferment » ne tient donc pas ». Car ce jour-là, les gens acceptent de se garer plus loin et de marcher, voir de se déplacer à vélo, munis de sacoches pour transporter les achats.
Plusieurs études montrent un décalage entre les aspirations des commerçants et celles de leurs clients : les premiers veulent du stationnement, les seconds de l’espace. Les commerçants imaginent ainsi satisfaire la clientèle, qui préférerait pouvoir marcher ou circuler à vélo en sécurité. La revitalisation des centres-villes peut donc passer par les usagers du vélo (mais ils sont peu consultés) et de la marche.