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L’Affaire du siècle : Réponse du Ministre et réaction des ONG

Réponse à l'Affaire du siècle

La pétition contre l’inaction climatique de la France, l’Affaire du siècle, a réuni plus de 2 millions de signatures. A quelques jours de la date butoir, le Ministre de la Transition Écologique et Solidaire a répondu par un document de 10 pages détaillant les mesures prises par le gouvernement. Réponse jugée insatisfaisante par les 4 ONG à l’origine de ce recours, bien décidées à aller au bout de leur démarche.

La réponse du Ministre

Dans sa réponse, le Ministre salue « la mobilisation d’une importance inégalée » et dit partager l’impatience « à aller plus vite,   loin, plus fort pour le climat ». Mais il estime que, par les actions menées, le gouvernement se donne les moyens « d’atteindre zéro émission de CO2, soit la neutralité carbone, d’ici 2050« . Cet objectif est « réaliste et souhaitable, comme le montre l’exercice très riche de révision de notre Stratégie nationale bas-carbone en cohérence avec cet objectif de long terme. »

Il ajoute dans le document complémentaire que « L’Etat français est parmi les plus actifs pour lutter contre le dérèglement climatique, et l’un des moins émetteurs par habitant et par unité de PIB des pays développés. »

Réponse à l'Affaire du siècleIl remarque que les moyens mis en œuvre ne suscitent pas « une adhésion évidente et systématique de la part des citoyens » (taxe carbone, développements des énergies renouvelables). Il faut donc, selon lui, « créer les conditions pour que l’ensemble de la société s’empare du défi climatique, se mette en mouvement pour cette transition« , ce qui est l’affaire de tous.

Dans sa réponse, F. de Rugy rappelle que la transition écologique est une des 4 thèmes du Grand Débat National, « l’occasion d’échanger, de convaincre et d’entraîner les Français vers des solutions nouvelles« . Ils invitent tous les signataires de l’Affaire du siècle à s’investir dans le débat. « Nous ne devons plus seulement (…) nous contenter d’alertes« , précise-t-il, avant l’inviter à se reporter à une liste d’actions déjà menées par le gouvernement. Actions qui commenceraient « à porter leurs fruits« .

Le réaction de Greenpeace

Interrogé sur Europe 1, Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace France, une des 4 ONG à l’initiative de la pétition (avec la Fondation pour la nature et l’homme, Notre Affaire à Tous et Oxfam France) a répondu à ce document en précisant « On a rencontré Edouard Philippe et François de Rugy en fin de semaine dernière qui nous ont dit que le gouvernement était sur la bonne trajectoire, ce que nous ne pensons pas. Et que le gouvernement faisait ce qu’il fallait pour lutter contre le dérèglement climatique, ce que nous ne pensons pas non plus. A un moment donné, on n’a pas le choix« . Il fixe donc au 19 février le jour du dépôt de la plainte.

La lettre du Ministre « ne répond en rien aux carences, aux manquements de l’État pour lutter sérieusement contre le dérèglement climatique« . Les quatre ONG vont donc « essayer de convaincre un juge que L’État n’est pas à la hauteur, n’a pas l’ambition suffisante pour lutter sérieusement contre le dérèglement climatique« . Selon M. Julliard, le gouvernement n’est pas convaincu « que l’environnement doit être une priorité absolue« , mais plutôt une « variable d’ajustement« .

Or la France n’est actuellement pas en mesure de tenir ses engagements, ni à l’échelle nationale, ni à l’échelle européenne ou internationale. Il explique ; « La France est censée atteindre 23% d’énergies renouvelables à l’horizon 2020. En 2017, on était à 16,5%. Aujourd’hui, on pense qu’on a à peine augmenté. Donc on n’atteindra jamais cet objectif. Et sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, essentielle pour lutter contre le dérèglement climatique, on a pris du retard. »

Il rappelle enfin que « L’État français, à travers sa constitution, a une obligation de protection de la population et de l’environnement dans lequel on vit. Ce que l’on montre, c’est qu’il y a une carence fautive de L’État, parce qu’il n’a pas déployé suffisamment de mesures de politique publique. »

Sources : Ministère de la Transition Ecologique, Europe 1

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