Nous avions vu le 20 juin dans un article sur les nouveaux compteurs intelligents que ceux-ci ne pouvaient engendrer des économies d’énergie, puisqu’ils se contentent d’enregistrer la consommation, mais qu’ils pouvaient y participer dans la mesure où ils rendent lisibles certaines informations en temps réel. C’est ensuite à l’usager qu’il revient d’utiliser ces informations pour changer ses comportements. Mais il faudrait peut-être envisager de lui fournir un appui qui lui permette d’interpréter ses consommations et de le faire évoluer dans une démarche de maîtrise de l’énergie.
Une étude de l’ACEEE
Une synthèse publiée par l’American Council for an Energy-Efficient Economy (ACEEE), publiée en juin dernier, reprend et analyse les résultats de 57 études sur l’impact de l’affichage sur les économies d’énergie aux Etats-Unis, au Canada, en Europe, en Australie et au Japon. Prudente dans ces conclusions, car l’ACEEE estime que des études complémentaires sur la persistance de la diminution de consommation doivent être faites, elle constate qu’au prime abord l’efficacité de tels programmes d’affichage a pu être supposée : ainsi des économies d’énergie allant jusqu’à 12 % par an ont pu être constatées. Mais cette diminution peut aussi provenir d’effets saisonniers plutôt que d’une réelle volonté des usagers de réduire sur l’année leurs consommations d’électricité.
La majeure partie des économies se réalisent grâce à un changement de comportement des consommateurs. Or, une information précise en temps réel leur offre une véritable possibilité de maîtriser leur consommation. Par contre, les investissements dans des équipements plus économes, très efficaces pourtant pour réduire sa consommation d’énergie, ne sont pas aussi courants.
Des systèmes d’accompagnement à la maîtrise de l’énergie
Pour que les systèmes d’affichage en temps réel soient plus efficaces, il faut que les consommateurs les acceptent et deviennent acteurs de leur maîtrise de l’énergie. Pour obtenir l’adhésion des usagers à ces actions, il peut être nécessaire de les y inviter par différents moyens.
Ainsi un partenariat entre fournisseurs d’énergie et d’autres structures présentant des solutions innovantes sur le suivi des consommations doit être encouragé. Présenter au consommateur une consommation de référence en rapport avec son logement et la composition de sa famille, lui fixer des objectifs, le faire adhérer à la démarche, voire le faire entrer en compétition ou animer des événements rendant la maîtrise de l’énergie plus attractive, sont autant d’éléments qui lui permettront, tout en le laissant libre, de continuer cette démarche. D’autre part, il est nécessaire de pousser les consommateurs à changer leurs habitudes, à analyser les composants de leur consommation d’énergie et les aider à faire des choix d’équipements. Plus rapidement, il serait facile de mettre en place des factures donnant des informations sur la consommation et présentant des astuces pour économiser l’énergie.
Des expériences dans ce sens ont été tentées avec un succès certain dans l’Allier par exemple il y a quelques années, dans d’autres régions de France, d’autres systèmes ont aussi donné de bons résultats comme récemment le bilan positif du dispositif Ecowatt, dont nous nous faisions écho dans un article du 24 avril.
Nous vous avons présenté le 18 juillet dernier le jeu T’es au courant ?, mais il existe aussi autour de ce jeu toute une démarche rassemblant un certain nombre d’éléments permettant de rendre chacun acteur de ses économies d’énergie. Vous trouverez ainsi bientôt sur le site du même nom astuces, informations, conseils permettant de maîtriser sa consommation d’énergie.
Sources : Energie 2007, site T’es au courant, étude ACEEE