Développé progressivement et sur une base volontaire, l’affichage environnemental doit être déployé progressivement cette année, pour des produits du secteur de l’ameublement, des textiles, de l’hôtellerie (pour les impacts environnementaux d’une nuitée), des produits alimentaires et des appareils électroniques. Une enquête l’expérimentant dans un cadre virtuel d’achat a permis d’étudier dans quelle mesure les consommateurs valorisent ces caractéristiques dans leurs choix.
Ce dispositif d’affichage environnemental correspond à l’article 90 de la loi de Transition énergétique pour la croissance verte, relatif aux allégations environnementales et destiné à lutter contre l’écoblanchiment : il impose aux producteurs qui communiquent sur un quelconque aspect environnemental de leurs produits (allégation environnementale) de mettre à disposition des consommateurs l’ensemble de leurs principales caractéristiques. En effet, encourager une consommation plus durable passe par une meilleure information sur les principaux impacts environnementaux : 8 consommateurs sur 10 se montrent d’ailleurs favorables à l’affichage environnemental. Celui-ci se révèlerait donc un levier efficace pour infléchir la consommation vers des pratiques plus durables.
Ainsi, dans un cadre virtuel d’achat, l’enquête montre que la plupart des consommateurs sont influencés par la note environnementale et 66 % estiment qu’un tel affichage devrait s’imposer à tous les produits. Mais ces résultats d’expérience virtuelle restent à confirmer sur le terrain. L’information quantifiée sur les impacts environnementaux des produits permet aux consommateurs de distinguer les produits à forte, moyenne ou faible empreinte environnementale.
Des étiquettes environnementales existent déjà, dont l’étiquette énergie mise en place en 1994 qui influencerait aujourd’hui 3 consommateurs sur 4. Ceux-ci estiment cette information la plus utile sur l’alimentaire et les produits ménagers et d’entretien. Une autre enquête, Qui est prêt à payer davantage un produit vert ?, a d’ailleurs montré que la plupart des consommateurs sont disposés à payer plus cher pour des produits verts mieux notés.
Cet affichage permettrait de plus d’aller plus loin que les écolabels existants dans le développement de pratiques d’achat plus respectueuses de l’environnement et serait d’autant plus efficace s’il est présent sur tous les produits. En effet, lorsque tous les produits affichent l’étiquette, les notes inférieures à la moyenne (délivrées sur fond rouge) apparaissent comme un signe négatif, ce qui n’est pas le cas lorsque les produits les moins bien notés ne portent aucune étiquette. 7 consommateurs sur 10 estiment d’ailleurs que cette étiquette devrait être obligatoire sur tous les produits.
En 2011-2012, une première expérimentation nationale de l’affichage a eu lieu au sein de 168 entreprises, qui a notamment conclu à la nécessité d’une harmonisation des dispositifs. Depuis, les acteurs économiques et publics ont réalisé de nombreux travaux autour de la définition de méthodes et d’outils communs, permettant de calculer selon des modalités harmonisées l’empreinte environnementale de plusieurs familles de produits : la plate-forme multipartite pilotée par l’Ademe élabore le socle technique qui sera nécessaire au déploiement de ce dispositif en France. Des entreprises volontaires des secteurs du textile, de l’ameublement et de l’hôtellerie préparent actuellement un pré-déploiement de l’affichage. Une expérimentation européenne est également en cours, à laquelle participent de nombreuses entreprises françaises ainsi que les pouvoirs publics.
Sources : Commissariat général au développement durable, Ministère de l’Environnement