La FAO (Food and Agriculture Organization – organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture) vient de publier son annuaire statistique 2013, qui passe en revue les principales données de l’alimentation et de l’agriculture dans le monde. Elle y indique notamment que l’agriculture génère 10 % des gaz à effet de serre mondiaux.
Ce rapport annuel aborde différents thèmes comme les capitaux et les investissements, le changement climatique, les disponibilités alimentaires, la production et les échanges de denrées alimentaires, les prix alimentaires, la faim et la malnutrition, les conséquences de l’instabilité politique et des catastrophes humaines et naturelles, l’état des ressources agricoles, leur viabilité et leur incidence sur l’environnement.
En progression de 1,6 % entre les années 2000 et 2010, les émissions annuelles de gaz à effet de serre de l’agriculture atteignaient les 5 milliards de tonnes équivalent CO2, soit 10 % des rejets d’origine anthropique. L’élevage – nous l’avons déjà évoqué – en est un des plus grands contributeurs, mais le recours aux engrais de synthèse aussi, et ceci sans compter les émissions dues au changement d’affectation des sols et même aux incendies naturels.
Parmi les principaux indicateurs fournit par l’Annuaire 2013, on peut relever une production agricole mondiale multipliée par 3 au cours des 50 dernières années, en raison de la hausse des rendements et de l’intensification de l’agriculture. Du coup, l’approvisionnement alimentaire mondial s’établit actuellement à plus de 2 800 kcal en moyenne par jour et par personne, contre 2 200 kcal dans les années 60. Mais on enregistre de fortes disparités selon les régions : le plus élevé est en Europe avec une moyenne de 3 370 kcal par personne et par jour, ce qui indique en filigrane que certains pays souffrent de malnutrition et de famine.
Les céréales, première source d’alimentation humaine, occupent plus de la moitié de la superficie cultivée dans le monde. Leur production annuelle se monte à 2,3 milliards de tonnes, dont un milliard pour l’alimentation humaine, 750 millions de tonnes pour la consommation animale et 500 millions de tonnes transformées par l’industrie, utilisées comme semence ou encore gaspillées.
Si les dépenses de recherches et développement augmentent régulièrement depuis 1990, elles sont principalement entraînées par la Chine et l’Inde (près de la moitié des dépenses à elles seules) et par d’autres pays en développement comme l’Argentine, le Brésil, la Russie, l’Iran, le Nigeria… Malheureusement, de nombreux petits pays, parmi les plus pauvres et les moins avancés sur le plan technologiques n’enregistrent pas cette même évolution. La FAO souligne toutefois la « résilience étonnante » de l’agriculture pendant la crise économique, puisqu’elle voit sa valeur ajoutée augmenter de 4 %.
Enfin, faim et malnutrition touchent près de 870 millions de personnes (environ 12,5 % de la population mondiale), en grande majorité (852 millions) dans les pays en développement, en Afrique, en Asie du Sud et du Sud-Est principalement.
Source : La France Agricole, Le blog ristretto (image)