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L’Artificialisation des sols : le Rapport de France Stratégie est paru (1)

Le gouvernement s’est fixé l’objectif de « Zéro Artificialisation nette » (ZAN) des sols, et l’a inscrite dans le Plan biodiversité de l’été 2018. Cela appelle des mesures ambitieuses, selon France Stratégie, qui vient de présenter son rapport sur l’artificialisation des sols. Il a pour objectif de répondre à la question : « Quels leviers pour protéger les sols ? ». Un objectif que le rapporteur, Julien Fosse, estime atteignable, à condition notamment de modifier les règles d’urbanisme et de densifier l’habitat.

L'artificialisation des sols

Qu’est-ce que l’artificialisation des sols ?

L’artificialisation des sols se définit comme « tout processus impliquant une perte d’espaces naturels, agricoles ou forestiers, induisant à un changement et de structure des sols ». Elle est une des principales causes de l’érosion massive de la biodiversité, car elle détruit les habitats de la faune et de la flore.

Elle touche 20 000 hectares naturels en moyenne chaque année en France (le chiffre est constaté sur la période 2006-2016), hors infrastructures de transports. Actuellement, l’habitat représente 41,9 % des terres artificialisées, les réseaux routiers 27,8 %, et les services et loisirs 16,2 %.

Trois conséquences notoires

Cette artificialisation des sols entraîne trois conséquences. La première est la destruction de la biodiversité des sols, des paysages, et de la biodiversité animale et végétale. Selon l’IPBES, un million d’espèces animales et végétales sont actuellement menacées d’extinction.

La seconde est l’augmentation des émissions de CO2. Trottoirs et voiries restreignent la capacité des sols à stocker le carbone. L’agriculture urbaine (ruches, jardins partagés) et la végétalisation des villes en facilitent en revanche le stockage.

La troisième conséquence se trouve dans la pollution des sols, de l’eau, de l’air (liée aux transports et aux activités industrielles) et la pollution sonore, du fait de la faible capacité d’absorption des ondes sonores par les sols artificialisés.

Des causes pas seulement démographiques

Du fait de la préférence des ménages pour l’habitat individuel, des nombreux logements et de bureaux vacants et de l’incitation des entreprises à s’installer en périphérie des pôles urbains, l’artificialisation des sols augmente plus vite que la population : elle a ainsi gagné 70 % depuis 1981, alors que dans le même temps, la population n’augmentait que de 19 %.

« L’augmentation de la population et plus encore du nombre de ménages – + 4,2 millions depuis 1999 – est loin de justifier en soi le grignotage progressif des espaces naturels. L’explication se trouve plutôt du côté des arbitrages des acteurs », explique le rapporteur. Les communes par exemple ont globalement intérêt à attirer l’activité sur leur territoire, donc à bâtir. Une incitation que les politiques de soutien au secteur immobilier et à l’accession à la propriété (prêt à taux zéro, dispositif Pinel) peuvent dans certains cas renforcer.

Il est donc urgent de freiner l’artificialisation. Pour cela, France Stratégie a élaboré trois scénarios à l’horizon 2030, qui feront l’objet de l’article de demain, ainsi que les pistes vers l’objectif « Zéro Artificialisation Nette »..

Source : France Stratégie

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