L’ATEE (Association Technique Energie Environnement) publie une étude menée par ENER’CERT, société de services en efficacité énergétique, sur les data centers, aujourd’hui enjeu majeur de l’efficacité énergétique. Concentrée sur la consommation et les leviers d’amélioration de performance énergétique, elle vise notamment à permettre la création de fiches standardisées des certificats d’économie d’énergie (CEE).
L’informatique a un impact écologique pratiquement invisible aux yeux des utilisateurs. Pourtant l’envoi d’un mail intégrant une pièce jointe de 1 Mo génère un équivalent CO2 de 19 grammes, soit, pour une entreprise de 100 personnes envoyant en moyenne 33 courriels par jour, l’équivalent carbone dégagé sur l’année par 22 allers-retours en avion entre Paris et New-York. En moyenne, un data center de 10 000 m² consomme à lui seul autant qu’une ville de 50 000 habitants.
Petits ou grands, les data centers sont des centres de stockage des données. Leur marché évolue très vite en France (de 15 à 25 % par an) notamment du fait de l’augmentation du volume des données numériques (+40 % par an). Au mètre carré, la consommation d’un centre de données sur le territoire français est 36,8 fois plus élevée que celle d’une maison. Foncier abordable, coût de l’électricité plus faible que chez nos voisins européens, électricité fournie de bonne qualité : autant d’atouts qui permettent une installation particulièrement forte en France de ces centres (la plaine Saint-Denis par exemple accueille la première concentration de data centers en Europe).
Problématique récente puisque l’âge moyen du parc est de 12 ans, la consommation de ce secteur en pleine croissance représente 9 % de la consommation électrique française. On comprend alors que la notion d’efficacité énergétique y revête quelque importance. Paradoxalement, elle a encore été peu abordée jusqu’à cette étude d’ENR’CERT, menée pendant 2 ans avec le soutien technique de l’ADEME et du groupe de travail piloté à l’ATEE. Elle exploite les résultats d’un sondage détaillé auprès de 87 centres de données et retrace leurs consommations et leurs conditions de fonctionnement, ainsi que leur rapport à l’énergie.
L’étude révèle que le PUE (Power Usage Effectivness, indicateur international d’efficacité énergétique indiquant le rendement énergétique des data centers) moyen du parc français est de 1,8 – le PUE optimal étant égal à 1 – ce qui démontre le fort potentiel de progression. Le refroidissement représente en moyenne 40 % de la consommation énergétique et constitue le gisement d’économies le plus important de l’activité.
L’étude a pour finalité de leur proposer des solutions d’efficacité énergétique. Certaines opérations peuvent effectivement améliorer la performance énergétique et c’est pour cela qu’ENR’CERT souhaite élargir le dispositif des CEE aux data centers, afin que ce levier de financement potentiel puisse servir à la maîtrise de l’énergie du secteur. Cela se traduit par l’élaboration et la publication de fiches d’opérations standardisées comme la récupération de chaleur sur système de production de froid ou la régulation Haute Pression et Basse Pression flottantes. D’autres fiches sont en cours de création, telles que celles du confinement allées froides/allées chaudes (seuls 15 % des data centers construits avant 2010 sont confinés) ou du free-cooling.
Source : ATEE