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L’attrait grandissant pour l’autoconsommation

Autocnsommation

L’autoconsommation électrique a bien progressé en 2018 en France, mais reste toutefois encore marginale, par rapport à certains de nos voisins (l’Allemagne par exemple). Alors qu’à la fin de 2017, 14 000 sites étaient raccordés, ce sont 33 000 qui en bénéficient à la fin du 3ème trimestre 2018. Mais comment un tel retard sur la production photovoltaïque s’explique-t-il ? Et cette progression marque-t-elle le début d’une embellie ?

Autocnsommation

Le choix historique du nucléaire

Historiquement, la France a tout misé sur le nucléaire pour son approvisionnement électrique. Cela lui a permis de conserver longtemps un prix du kilowattheure (kWh) très bas comparativement à ses voisins. Il couvre aujourd’hui encore plus de 70 % des besoins en électricité du pays.

Cela n’a pas été le choix de l’Allemagne, qui, après Fukushima, a décidé de sortir du nucléaire. A côté des centrales en charbon, le pays s’est alors tourné massivement vers les énergies renouvelables. Actuellement 1,5 million de foyers y sont équipés d’installations en autoconsommation. Bien que les régions les plus ensoleillées n’arrivent pas à atteindre la moyenne d’ensoleillement de la France métropolitaine, c’est le prix élevé dans le pays qui a poussé les usagers à s’équiper de panneaux photovoltaïques.

Un prix du kWh élevé…

En effet, plus la facture est élevée, plus on économise en consommant sa propre production. Installer le solaire devient alors plus intéressant que de se fournir chez un des opérateurs du marché. Or, en France, le prix du kWh est toujours faible et joue en défaveur du solaire. Cependant les écarts de prix avec les autres pays d’Europe tendent à se réduire.

La CRE (Commission de Régulation de l’Energie) a d’ailleurs annoncé une forte hausse pour le mois de juin (de l’ordre de 6 %). En 10 ans, ce prix a grimpé de plus de 30 % en raison de la hausse des taxes et du coût de retraitement des centrales nucléaires, trop longtemps reporté.

qui favorise l’autoconsommation

Le photovoltaïque (et l’autoconsommation) peut alors prendre une place de choix. Il s’agit d’une énergie qui devient bon marché, créatrice d’emplois, non polluante, et qui nécessite peu de ressources rares pour sa fabrication. Initialement favorisées par un tarif d’achat élevé (dispositif EDF Obligation d’Achat), les installations  photovoltaïques étaient utilisées pour vendre la production.

Mais après un moratoire sur les prix en 2010, les installateurs se réorientent ou disparaissent, et distributeurs et fournisseurs subissent aussi cet arrêt brutal. Ceci a toutefois un avantage : se débarrasser de bon nombre de sociétés pratiquant des arnaques. Un tournant décisif s’amorce toutefois en 2017 : pour la première fois, il devient plus rentable d’autoconsommer que de vendre sa production.

Un cadre plus favorable

L’autoconsommation alors encadrée légalement et favorisée par un système de prime à l’investissement, la filière peut se relancer. Mais au-delà des aides, l’autoconsommation répond aussi à de réelles aspirations des Français : 47 % se déclarent prêts à investir dans une installation photovoltaïque. Leurs motivations ? mieux maîtriser ses dépenses énergétiques d’abord, et lutter contre le changement climatique ensuite.

Car l’autoconsommation répond aussi à la tendance « produire local, consommer local », qui rencontre un succès grandissant auprès des ménages. Le plan Place au Soleil ouvre de plus la voie à l’autoconsommation collective. Et d’autres bouleversements sont à prévoir : la nécessité de stockage pour pallier l’intermittence, qui commence à se développer, la baisse des prix… L’autoconsommation de l’énergie photovoltaïque pourrait enfin s’imposer comme solution.

Source : Le Monde de l’Energie

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