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L’avenir s’assombrit pour l’huile de palme

L’Europe envisage de restreindre l’usage de l’huile de palme, notamment dans les biocarburants, en raison de la participation de sa production à la déforestation. Cette annonce inquiète des pays comme la Malaisie et l’Indonésie, les deux principaux producteurs, qui ont eu largement recours à la déforestation pour planter des hectares de palmiers à huile.

Huile de palme

Une interdiction possible de l’huile de palme dans les biocarburants

Le Parlement européen voudrait rendre l’interdiction de l’huile de palme dans les biocarburants d’ici 2030. Cette huile s’est déjà fait une mauvaise réputation en Europe. Omniprésente dans de très nombreux produits comme les biscuits, les bonbons, les cosmétiques et surtout les biocarburants, l’huile de palme véhicule une image très négative, associée à la déforestation entre autres.

Montrée du doigt par les défenseurs de l’environnement, elle est de plus accusée, à juste titre, de menacer la biodiversité tropicale en raison de la déforestation qu’a entraînée l’explosion de sa production, de provoquer des déplacements forcés de populations et de contribuer au réchauffement climatique. Les feux de forêt provoqués pour la récupération des terres pour la culture de l’huile de palme relâchent du CO2 dans l’atmosphère et contribuent à aggraver la pollution dans a région.

Une huile de mauvaise réputation

La mode est maintenant plutôt à la mention « sans huile de palme » sur les produits, et le distributeur britannique Iceland, spécialiste des produits surgelés, a annoncé qu’il renonçait à son utilisation. Le prix de cette huile est d’ailleurs orienté à la baisse. Total a provoqué une levée de boucliers, il y a peu, des écologistes comme des exploitants agricoles, avec la prochaine mise en service d’une raffinerie pour lequel le groupe prévoyait d’importer au moins 300 000 tonnes d’huile de palme par an.

Les défenseurs de l’environnement se montrent de plus toujours sceptiques sur la certification de l’huile de palme, censée garantir un mode de culture durable, dans laquelle se sont lancés les grands producteurs, en prenant des engagements contre la déforestation. Selon un rapport récent de Greenpeace en effet, un groupe de grands producteurs d’huile de palme indonésien, qui fournit notamment Unilever et Nestlé, a détruit une surface de forêt équivalente à deux fois Singapour en moins de 3 ans.

L’Europe, un des principaux importateurs

L’Europe est encore actuellement l’un des premiers débouchés de l’huile de palme, avec l’Inde et la Chine. En 2017, la France en était le septième importateur mondial. En France notamment, 80 % des importations de cet oléagineux sont destinées à être incorporées dans les biocarburants, et notamment le gasoil.

La fin annoncée de l’utilisation de cette huile pour la production des biocarburants inquiète la Malaisie et l’Indonésie au point qu’elles menacent de prendre des mesures de rétorsion  contre les produits européens.

Du côté producteurs, et particulièrement pour les petits exploitants, l’avenir ne s’annonce guère souriant. Le Malaysian Palm Oil Council, qui promeut la culture de palmiers à huile, estime que le projet européen pourrait menacer le gagne-pain de 650 000 petits exploitants. De même, l’association de l’huile de palme d’Indonésie, où 3 millions de personnes vivent de cette culture s’inquiète également d’un ralentissement de la demande en Chine et de « campagnes négatives ».

Sources : AFP, Notre Planète info

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