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Le changement climatique anthropique responsable de la vague de chaleur de juillet

La contribution humaine à la vague de chaleur record de juillet 2019 en Europe occidentale a fait l’objet d’une étude précise. Elle a été réalisée par le groupe de recherche World Weather Attribution auquel ont participé des chercheurs et climatologues de Météo-France, du CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives) et du CNRS (Centre national de recherche scientifique), qui a rendu ses conclusions. Il en ressort que, dans un climat non-modifié par l’homme, la probabilité de cette seconde période caniculaire aurait été quasi-nulle.

Seconde vague de chaleur de 2019Deux vagues de chaleur

Pour arriver à ces conclusions, l’étude a utilisé un grand nombre de simulations climatiques disponibles et combiné ces informations avec celles issues de longues séries d’observations. Elle a pu ainsi obtenir les meilleures estimations possibles sur les changements de probabilité et d’intensité d’un événement du type de la période caniculaire de juillet dernier.

Après la première canicule de juin, les scientifiques ont ainsi clairement identifié le rôle du changement climatique d’origine anthropique dans la seconde période caniculaire de juillet. Ils ont évalué les probabilités d’un tel événement, ainsi que l’impact du changement sur son intensité. Pour cela, ils ont comparé le climat observé pendant les trois jours les plus chauds avec ce qu’il aurait dû être, sans modification due à l’activité humaine.

Les conclusions de l’étude

Il en résulte que, dans le climat actuel, l’événement que nous avons vécu en juillet est tout à fait exceptionnel, avec une durée de retour entre 50 et 150 ans. Mais dans un climat non-modifié par l’homme, cette canicule aurait été quasi improbable, avec une durée de retour de l’ordre de 1 000 ans. Le changement climatique a donc augmenté d’un facteur 10 sa probabilité de survenue.

Les résultats sont tout aussi probants si on ne se limite pas aux 3 jours mes plus chauds, mais que l’on prend en compte l’intégralité de la période caniculaire (21 au 26 juillet). A l’horizon 2040, un telle vague de chaleur deviendra, selon leurs calculs, 4 fois plus probable, avec un intensité possiblement augmentée de 1,2° C supplémentaire.

L’importance de la prévention

Les chercheurs rappellent que les vagues de chaleur au plus fort de l’été présentent un risque substantiel sur la santé humaine, et même potentiellement mortel. Ce risque se trouve aggravé par le changement climatique combiné à d’autres facteurs : vieillissement de la population, urbanisation, structures sociales en mutation, etc.

Cependant, des plans d’urgence efficaces en matière de chaleur, ainsi que des prévisions météorologiques précises, réduisent ces impacts. Leur importance se trouve maintenant décuplée, en raison de risques croissants. Les dernières périodes caniculaires ont eu lieu en 2003, 2010, 2015, 2017 et 2018, auxquelles s’ajoutent les deux de cette année.

Sources : CEA, World Weather Attribution

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