Selon un rapport publié par l’Agence Internationale de l’Energie (AIE ou IAE selon le sigle anglais), le charbon, source d’énergie par excellence du XIXème siècle, pourrait bien être celle aussi du XXIème siècle aussi, tout au moins de ses premières décennies. Mauvaise nouvelle pour la planète, car il s’agit du plus polluant des combustibles fossiles.
En effet, entraîné par un appétit grandissant d’énergie des pays émergents et de la Chine et de l’Inde, la consommation mondiale de charbon va se rapprocher de plus en plus de celle du pétrole, dès 2017, et pourrait même la dépasser. A cette date, selon les prévisions de l’AIE, elle s’élèvera à 4,32 milliards de tonnes équivalent pétrole, contre 4,4 milliards de tonnes pour le pétrole. Et l’agence prévoit une augmentation générale de la demande, sauf aux Etats-Unis, où il diminuerait au profit du gaz (et notamment du gaz de schiste).
Selon Maria Van Der Hoeven, directrice exécutive de l’AIE, il se brûlera d’ici 2017, 1,2 milliard de tonnes supplémentaires de charbon par an, soit l’équivalent de la consommation des Etats-Unis et de la Russie réunis. Elle ajoute que « la part du charbon dans le bouquet énergétique mondial continue de progresser chaque année, et si aucun changement n’est fait aux politiques actuelles, le charbon rattrapera le pétrole d’ici à une décennie. »
La Chine, principal producteur et consommateur de charbon, tire les consommations vers le haut, mais l’Inde est en passe de devenir le second consommateur mondial, dépassant les Etats-Unis, et le plus grand importateur. Et cela continuera dans les cinq prochaines années. Mais le déclin de la consommation américaine entraîne aussi de plus fortes exportations vers l’Europe, très demandeuse elle-aussi en raison des prix élevé du pétrole, qui accroît la compétitivité du charbon dans la production d’électricité, et de la fermeture programmée de centrales nucléaires dans certains pays, comme l’Allemagne par exemple.
Seul le gaz serait en mesure de freiner cette croissance – c’est ce qui se passe aux Etats-Unis actuellement – en raison d’une grande concurrence sur les prix. Mais en attendant, les émissions de CO2 augmentent, et, note le rapport, les dispositifs de capture et de séquestration du carbone ne seront pas disponibles dans la période étudiée. Ainsi, précise Maria Van Der Hoeven, « l’expérience américaine suggère qu’un marché du gaz plus souple, alimenté par des ressources nationales de gaz non conventionnels, extraits dans le respect des normes environnementales, permet de réduire l’usage du charbon, les rejets de CO2 et la facture du consommateur sans entamer la sécurité d’approvisionnement » mais, regrette-elle, « avec la question récurrente de la récession, les inquiétudes sur le changement climatique ont été reléguées au second plan. »
Toutefois, en Europe au moins, le pic de consommation de charbon devrait se situer en 2017, puis elle redescendra pour se stabiliser à un niveau légèrement supérieurs à celui de 2011, en raison notamment du développement des énergies renouvelables.
Sources : IEA, Les Echos, Le Figaro, Batiactu, Connaissance des énergies (image)
Une réponse sur “Le charbon a (hélas !) encore de l’avenir”
Mais l’avenir du charbon est compté :
http://energeia.voila.net/fossile/charbon_declin.htm
Comme celui du pétrole, avec le peak oil dans quelques années. Et puis, celui aussi du gaz, normal ou schisteux, et celui de l’uranium.
Alors, il ne restera que les énergies renouvelables, qu’il faudra toutefois économiser.
Fini les gabegies.