Selon l’étude annuelle de l’Observatoire des Energies Renouvelables (Observ’ER), le marché du chauffage au bois a plongé en 2014 : pour la première fois depuis 2010 (premier baromètre), les ventes d’appareils domestiques de chauffage au bois se sont inscrites en net recul.
Le marché a effectivement chuté de 18 % : 433 345 appareils vendus en 2014 contre 528 245 l’année précédente. Les chaudières, à bûches et à granulés, ont enregistré une très forte diminution avec -32,4 %, les cuisinières à bois -20 %, les poêles -18,9 % et les foyers à insert -13,7 %. Seuls les poêles à granulés ont résisté tant bien que mal, avec une diminution contenue à 3,2 %. « La surprise vient des mauvais résultats des appareils à granulés, qui avaient jusqu’en 2014 toujours réussi à pallier le recul des appareils à bûches, » constate Frédéric Tuillé, responsable des études à Observ’ER.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette forte baisse. Le premier est d’ordre climatique : l’année 2014 a été marquée par un record historique de chaleur et cela a lourdement pesé sur les ventes de tous les types de chauffage (toutes énergies confondues), alors qu’un hiver rigoureux sert souvent de déclencheur dans l’achat d’un appareil de chauffage, notamment à bois. De plus, le coût des énergies fossiles n’a pas augmenté dans l’année, au contraire, les tarifs ont plutôt baissé. Du coup, l’attrait du bois a été moindre : les particuliers acquièrent traditionnellement une chaudière bois pour remplacer une chaudière fuel.
Troisième point d’explication : les incertitudes liées au crédit d’impôt, le dispositif ayant été modifié en cours d’année. L’ancien crédit d’impôt développement durable (CIDD) offrait des taux de 15 % à 25 %. Il a été remplacé en septembre par le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) avec un taux unique de 30 %, mais celui-ci n’a pas relancé la machine pour autant. « Malgré le relèvement du crédit d’impôt à 30 %, l’année 2015 ne s’annonce pas non plus comme une bonne année, car les prix du fioul de fin 2014-début 2015 sont les plus bas constatés depuis quatre ans« , conclut Frédéric Tuillé.
Enfin, la crise économique (relative) actuelle a-t-elle une influence ? Selon le site Poêles à Bois, elle semble bien ancrée dans l’esprit des consommateurs et cela a pu freiner les achats, rendus de toute façon moins nécessaires par la chaleur relative et la diminution des coûts de l’énergie.
Sources : Journal des Energies Renouvelables, Poêles à Bois