Nous avons déjà évoqué plusieurs fois le poids de CO2 de nos déchets alimentaires (voir notre article du 29 mars), mais il ne faut pas non plus oublier celui qui provient de nos assiettes consciencieusement terminées. La viande, nous l’avons déjà vu par l’intermédiaire de quelques ruminants fréquentant régulièrement nos cuisine (après leur décès, jamais naturel d’ailleurs), pèsent particulièrement lourd, d’autres aliments moins. Il s’agit donc de faire le bon choix pour se nourrir.
Des assiettes lourdes de gaz à effet de serre
Pour nourrir les animaux d’élevage, on produit des aliments (céréales) grâce à des engrais azotés, source d’émissions de dioxyde d’azote (NO2). Il en faut naturellement beaucoup moins pour produire un kilo de poulet que pour un kilo de bœuf. Bœuf qui, comme les chèvres et les moutons, rejette en plus du méthane (voir notre article du 8 avril) : 15 à 20 % des émissions de ce gaz à effet de serre sont dus à l’élevage.
Le Réseau Action Climat France a publié avec le concours de l’ADEME une étude, Des gaz à effet de serre dans mon assiette ?, qui nous apprend que la production d’un kilo de veau équivaut aux émissions d’un trajet en voiture de 220 km, l’agneau 180 km, le bœuf 70 km et le porc 30 km. Le poulet est responsable quant à lui de 10 fois moins d’émissions que le bœuf.
Pour les fruits légumes, tout est différent selon que l’on se nourrisse de production locale et en saison ou que l’on fasse la part belle aux fruits et légumes exotiques, ou pas mais consommés hors saison : leur trajet pour arriver sous votre dent vaut alors son pesant de carbone ! Les légumes cultivés en pleine terre émettent déjà moins de CO2 que ceux cultivés dans des serres chauffées ; un fruit arrivé hors saison par avion consomme 10 à 20 fois plus de pétrole qu’un fruit local en pleine saison. Quant aux surgelés, en plus de leur production, il faut ajouter leur conservation à – 18° : les gaz frigorigènes ont hélas aussi un pouvoir de réchauffement important. Pour les plats tout préparés, ils doivent être conditionnés : encore beaucoup d’énergie demandée.
Du bio, peut-être ?
Seule l’agriculture biologique trouve un peu grâce, à leurs yeux :
Certes l’agriculture biologique utilise des engins agricoles émettant du CO2, les ruminants rejettent aussi du CH4 et l’épandage du fumier émet du N2O. Néanmoins, ce mode de culture n’utilise pas d’engrais azotés de synthèse ni de produits phytosanitaires dont la fabrication est fortement émettrice en GES.
Réseau Action Climat France nous suggère donc de changer quelque peu nos habitudes, des actions qui consistent à :
- consommer les aliments produits localement (penser aux AMAP notamment)
- consommer des fruits et légumes de saison
- acheter des produits non-calibrés
- réduire sa consommation de viande
- limiter la consommation de plats préparés et surgelés
- faire les courses de préférence à proximité
- éviter les emballages inutiles
- maîtriser la consommation d’énergie dans la cuisine (de différentes façons : appareils de classe A, couvercle sur les casseroles, etc.)
Et un petit régime pour faire maigrir tout cela ?
On peut aussi envisager de se mettre au régime ? Cela permettrait peut-être de faire maigrir le poids de CO2 de nos assiettes ? Pas si sûr : là encore, il faut faire attention à son choix. Une étude du cabinet Greenext, spécialiste du calcul de l’impact environnemental des produits de grande consommation, et du Credoc indique que se mettre au régime n’est pas anodin en matière d’impact sur l’environnement : le choix demande donc réflexion.
A oublier d’office : le régime hyperprotéiné. Son impact carbone est trop important : plus de 3,5 tonnes de Co2 par an, alors qu’un régime végétarien pèse moins d’une tonne par an. Mais on n’est pas sorti d’affaire pour autant : il faut encore faire attention au ratio quantité de CO2 émise par calorie… Et là la balance ne penche pas en faveur de la salade, mais plutôt des chips ! Eh oui, celles-ci, pourtant grasses à souhait ont, paraît-il, un impact carbone plus faible par calorie apportée qu’une salade. Mais les scientifiques nous rassurent : les gens qui polluent le moins, ce sont ceux qui mangent raisonnablement de tout.
Sources : Réseau Action Climat France, 7 sur 7
Une réponse sur “Le CO2 pèse lourd dans nos assiettes”
Je retiens que le meilleur en termes de poids carbone des assiettes, est de privilégier le bio ET les circuits courts. Une prise de conscience à ce sujet se fait en ce moment.
Le journal Métro publie justement un article à ce sujet aujourd’hui que je vous invite à lire :
« Les Amap fleurissent en Ile-de-France.
La Région compte près de 150 groupes de consommateurs en Association pour le maintien d’une agriculture paysanne. Les paniers bio séduisent au point que l’offre ne répond pas à la demande. »
http://www.metrofrance.com/paris/les-amap-fleurissent-en-ile-de-france/pkds!fhydhpm6UxOtyw5KduHQ5g/