Paris accueille la treizième édition du Forum sur la gouvernance d’Internet, convoqué à l’initiative de l’Organisation des Nations Unies (ONU) du 12 au 14 novembre. Il doit explorer les voies pour faire émerger un « Internet de la confiance », selon son thème pour cette année. Fausses nouvelles, cybersécurité, mégadonnées et Internet des objets sont au cœur des débats.
Le Forum sur la gouvernance d’Internet
La première édition de ce Forum sur la gouvernance d’Internet a eu lieu à Athènes en 2006. Il vise à appuyer « le dialogue entre les parties prenantes sur les défis politiques posés par la gouvernance d’Internet, tels que sa durabilité, sa robustesse, sa sécurité, sa stabilité et son développement » et veut « maximiser les opportunités pour mener un dialogue ouvert et inclusif et promouvoir les échanges d’idées sur les enjeux reliés à la gouvernance d’Internet« .
Cette nouvelle édition se donne particulièrement pour but d’explorer les moyens de promouvoir les impacts positifs des nouvelles technologies et les manières dont elles pourraient concrétiser leur potentiel socioéconomique, tout en se prémunissant des usages les plus insidieux d’internet. Plus de 3000 participants sont attendus pour ce Forum sur la gouvernance d’Internet, dont des responsables gouvernementaux, des leaders de la société civile, des représentants du secteur privé et des experts des politiques d’internet.
8 thèmes à l’ordre du jour
Près de la moitié de la population mondiale est désormais connectée à internet : l’accès à l’information n’a jamais été aussi facile. Mais cela n’est pas sans risque et le Forum sur la gouvernance d’Internet est la principale plateforme pour répondre aux défis que pose un paysage numérique en constante évolution.
« Publiée plus tôt cette année, l’édition 2018 « La situation économique et sociale dans le monde : les technologies de pointe au service du développement durable » présente des données qui montrent la considérable disparité de l’usage d’Internet entre les pays développés et ceux en développement, mais aussi entre les hommes et les femmes, entre les zones urbaines et les zones rurales et entre les jeunes et les plus âgés. Les efforts pour améliorer l’accès aux technologies de pointe dans ces pays, en particulier celles relatives à l’intelligence artificielle, présentent un fantastique potentiel pour améliorer la vie des habitants, mais sans un accès équitable, ils peuvent tout aussi bien conduire à une plus grande inégalité« , note l’ONU.
Ces trois jours sont ponctués par des dialogues et des débats interactifs autour de 8 thèmes : cybersécurité ; confiance et vie privé ; développement ; innovation et défis économiques ; inclusivité numérique et accessibilité ; technologies émergentes ; évolution de la gouvernance d’Internet ; droits de l’homme ; genre et jeunesse ; média et contenus ; et enfin sujets techniques et opérationnels.
Un « Appel de Paris »
Ce Forum sur la gouvernance d’Internet a été ouvert lundi par le Président de la République, qui a plaidé dans son discours pour une régulation négociée entre Etats et acteurs privés, pour éviter au réseau mondial de mourir de ses propres excès. « Pour chercher cette voie intermédiaire, la France va notamment mener une expérimentation avec Facebook sur la question des contenus haineux, l’utilisation des réseaux sociaux pour propager la haine et attiser la violence« , a annoncé Emmanuel Macron.
Il a par ailleurs présenté un « Appel de Paris », signé par 370 Etats, ONG ou entreprises, pour la sécurité du cyberespace, frappé ces dernières années par des attaques informatiques particulièrement nombreuses. Ni la Chine, ni la Russie, ni le gouvernement fédéral américain ne l’ont signé, mais une « masse critique » d’acteurs américains comme Microsoft l’ont paraphé. Il vise à relancer les discussions sur un code international de bonne conduite, au point mort depuis l’an dernier.