Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat) vient de tenir sa 47ème réunion plénière à Paris et a profité de l’occasion pour célébrer ses 30 ans. Fondé en 1988, L’organisme évalue l’état des connaissances sur l’évolution du climat, ses causes, ses impacts, mais aussi les possibilités d’atténuer son évolution future et de s’adapter aux changements attendus.
Le GIEC en quelques chiffres
Le GIEC a été fondé il y a 30 ans par 2 institutions des Nations Unies : l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Il a déjà rendu 5 rapports d’évaluation, dont le dernier date de 2014.
Pour son 5ème rapport, il a mis à contribution 2 500 experts scientifiques et relecteurs originaux de plus de 130 pays. Parmi les 831 auteurs de ce rapport, on trouve 35 Français.
Le budget annuel du GIEC avoisine les 6 millions d’euros, dont 1 million par la France à partir de 2018. Le Groupe travaille dans les 6 langues officielles des Nations Unies (anglais, arabe, chinois, espagnol, français, russe). La synthèse de son 6ème rapport est prévue pour 2022. Mais il publie de plus des rapports spéciaux portant sur des thèmes précis (aviation, incidence de l’évolution du climat dans les régions, utilisation des terres et changements d’affectation, scénarios d’émissions, etc.).
Une source scientifique pour les négociations climatiques
L’organisme intergouvernemental réunit 195 Etats membres et fournit aux gouvernements une évaluation des travaux scientifiques sur le climat dans trois domaines principaux :
- les mécanismes du changement climatique ;
- les impacts du changement climatique et les adaptations possibles ;
- les mesures et politiques de réduction des émissions.
Ses différents rapports représentent la principale source scientifique sur laquelle s’appuient les négociations climatiques au sein de la Convention-Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC). Il travaille à dégager clairement les éléments qui relèvent d’un consensus de la communauté scientifique et à identifier les limites dans les connaissances ou l’interprétation des résultats. La compréhension des fondements scientifiques du changement climatique provoqué par l’homme doit permettre d’en établir les conséquences et d’envisager des stratégies d’adaptation et d’atténuation
La 47ème réunion plénière
Les Etats membres assurent collectivement la gouvernance du GIEC et valident les rapports lors de réunions plénières, annuelles ou bisannuelles, telle celle qui s’est tenue à Paris du 13 au 16 mars, et a servi d’opportunité pour la célébration de son trentième anniversaire.
Cette réunion plénière a réuni près de 500 délégués gouvernementaux – diplomates et scientifiques. Cette année, elle était accueillie à Paris dans les locaux de l’UNESCO et essentiellement consacrée à renforcer de façon pérenne la situation financière du GIEC, structurellement fragile et dont les perspectives ont été ébranlées par les incertitudes des Etats-Unis.
Désormais, le GIEC va devoir aligner tout ou partie de ses rapports pour pouvoir alimenter tous les 5 ans les Bilans mondiaux, issus de l’Accord de Paris, alors que son cycle de production tournait précédemment autour de 7 ans.
Source : Ministère des Affaires Etrangères