Vous donner les clés pour comprendre et agir pour la transition énergétique

Le Japon doit réviser ses objectifs en termes d’énergies renouvelables

eolien JaponUne rencontre entre l’ambassade de France au Japon et le ministère de l’Environnement japonais a permis de faire le point sur la production d’électricité après Fukushima. La gestion de l’énergie pose en effet quelques problèmes depuis le tsunami de 2011. Jusque là, la situation était claire : le mix énergétique se composait de 26 % d’énergie d’origine nucléaire, 28 % du gaz, 25 % du charbon, 13 % des dérivés pétroliers et 9 % d’énergies renouvelables. La catastrophe de Fukushima a changé la donne : les réacteurs nucléaires se sont arrêtés les uns après les autres pour des travaux de maintenance, mais n’ont pas été remis en marche en raison de la forte opposition de la population. Obligé de réutiliser provisoirement d’anciennes centrales thermiques, le gouvernement japonais a du revoir ses objectifs en matière d’énergies renouvelables.

L’objectif de 20 % d’électricité de source renouvelable devait, selon le plan cadre énergétique de 2010, être atteint en 2030. Mais le plan de 2012 devrait l’avancer de 10 ans, pour arriver à 20 % d’énergies renouvelables en 2020.

Hors l’hydroélectricité représente à elle seule 8 des 9 % d’énergies renouvelables, et ce marché est quasiment à saturation. Reste le 1 % consacré aux autres énergies renouvelables et qui va devoir être multiplié par 12 pour atteindre l’objectif 2020. Selon le ministère de l’environnement japonais, cette croissance considérable portera essentiellement sur le photovoltaïque et l’éolien, la géothermie et la biomasse restant en retrait.

Dans le milieu des années 70, le Japon s’est lancé dans la recherche dans le domaine du photovoltaïque, et en 2004, il occupait la première place mondiale en termes de capacité de production et de panneaux installés. Mais, estimant cette technologie désormais mature, le gouvernement a décidé de ne plus la subventionner, et dès 2007, c’est la Chine qui domine le marché. Mais les cellules et modules japonais restent des valeurs sûres, les entreprises conservant, grâce à la recherche, des records mondiaux en terme de rendement. Et le tarif d’achat aux particuliers du « surplus d’électricité » reste attractif. Des subventions pour les particuliers et les entreprises, ainsi que des mesures fiscales pour ces dernières, encouragent maintenant les installations.

Fin 2010, l’énergie éolienne représentait 2 400 MW, mais l’espace libre est limité au Japon et l’éolien terrestre est considéré comme générant une pollution visuelle et sonore. C’est donc vers les éoliennes offshore que se tourne le pays, malgré les réticences des pêcheurs. Mais les vents très forts et les tsunamis obligent à installer des éoliennes flottantes, ancrées aux grands fonds marins, et des recherches portent actuellement sur la solidité des câbles d’arrimage. Deux projets financés par l’état sont actuellement en cours de réalisation, dont une ferme, au large de Fukushima qui devrait avoir une capacité de l’ordre de 1 000 MW, avant 2020.

Le Japon dispose de ressources géothermiques importantes, la troisième du monde avec un potentiel de 23,5 GW, mais cela ne se traduit pas dans les chiffres : seulement 540 MW actuellement. Là le développement se heurte à plusieurs obstacles comme la préservation des parcs naturels, le rejet très vif des exploitants de sources thermales, et le fait que l’implantation et la commercialisation des centrales géothermiques demande une dizaine d’années. Diverses pistes sont néanmoins explorées (forages latéraux préservant l’environnement, et développement de petites centrales utilisant le surplus de chaleur des eaux thermales avant leur utilisation.

Pour l’hydroélectricité, la recherche porte maintenant sur de petites installations de « micro-génération », et la biomasse non-alimentaire fait également l’objet de travaux et d’initiatives industrielles.

Source : Bulletins Electroniques, l’Expansion (image)

Abonnez-vous au blog !

Participez à notre prochain webinaire !

Sobriété énergétique : les leviers pour réduire votre consommation et mobiliser vos équipes

Le mardi 5 décembre à 14h