Contrairement à son prédécesseur qui s’était fait fervent défenseur des énergies renouvelables, l’actuel Premier Ministre japonais, Yoshihiko Noda, s’est prononcé pour le redémarrage de deux des quatre réacteurs nucléaires de la centrale d’Ohi, dans la préfecture de Fukui (ouest du Japon). Alors que la population se prononce massivement pour la sortie du nucléaire et qu’on s’attendait plutôt à un refus des autorités locales, certains élus locaux commencent à accepter l’idée d’une remise en service de réacteurs et annoncent qu’ils ne s’y opposeront pas.
Actuellement, plus aucun réacteur nucléaire n’est en fonctionnement au Japon, qui en compte 50. Le dernier, celui de Tomari à été arrêté en mai pour des travaux de maintenance (voir notre article du 10/05). Mais l’été arrive et les climatiseurs vont reprendre du service. Et même si les Japonais ont réussi à réduire considérablement leur consommation, la partie ouest du pays pourrait connaître une grave pénurie d’électricité. Au cours d’une conférence de presse, le Premier Ministre s’est donc montré très clair :
Approche le moment auquel nous devrons parvenir à une conclusion sur la réactivation des réacteurs 3 et 4 d’Ohi.(…) Nous devons redémarrer les réacteurs 3 et 4 d’Ohi afin de préserver les moyens d’existence de la population. La société japonaise ne peut pas survivre si nous stoppons tous les réacteurs nucléaires ou les maintenons à l’arrêt. Mais il lui faut prendre une décision : je ne peux pas mettre la sécurité et les revenus des gens en jeu en ne redémarrant pas les réacteurs.
Il dit comprendre cependant les réticences de ses compatriotes, mais l’argument économique lui semble cependant plus fort et il insiste sur le fait que l’arrêt actuel de tous les réacteurs nucléaires prive le pays de 30 % de sa production d’électricité.
Alors qu’une large majorité de la population japonaise se prononce pour une sortie progressive du nucléaire (76,9 %), qu’une pétition circulant sur Internet et demandant un retrait définitif a déjà rassemblé 8 millions de signatures, et que des manifestants se rassemblent à Tokyo fin de montrer leur ferme opposition, les élus locaux commencent à accepter cette idée. le maire de Tomari évoque les répercussions négatives d’un arrêt des installations pour l’économie locale, notamment en terme d’emplois et de subventions et souhaite la remise en fonctionnement des réacteurs récemment arrêtés. La préfecture de Fukui, où est située la centrale d’Ohi, a indiqué qu’elle attendait l’avis du Premier Ministre pour donner l’ordre de redémarrage. Et le maire d’Ohi vient d’annoncer selon les médias japonais qu’il serait d’accord pour cette remise en service.
Le Premier Ministre assure pour sa part que toutes les mesures pour garantir la sécurité de la centrale en cas de séisme ou de tsunami ont été prises. Les responsables de Kansai Electric Power qui gère la centrale reconnaissent cependant que toutes les modifications nécessaires ne peuvent être mises en œuvre immédiatement et certaines ne pourront être terminées avant 2015. Par exemple, le centre de gestion de crise, située en sous-sol, pourrait être inondé en cas de raz de marée majeur ; le nouveau est en construction.
Sources : Zegreenweb, Le Nouvel Observateur, Le Point, Radio Chine International