Quelles sont les réelles perspectives du marché français de l’éolien en 2025 ? Et quels sont les leviers de développement actionnés par les acteurs ? C’est à ces questions que s’attache à répondre une étude du groupe Xerfi, intitulée Le marché français de l’éolien à l’horizon 2025 – Envol de l’offshore, fin des obligations d’achat, intensification de la concurrence : quelles perspectives pour la filière ? L’étude présente les perspectives du marché en France à l’horizon 2025. Elle revient en outre sur l’intensification de la concurrence des exploitants étrangers et des équipementiers chinois. Elle s’interroge par ailleurs sur les enjeux liés au vieillissement des parcs, en particulier concernant le repowering (renouvellement des installations par d’autres plus puissantes) et le démantèlement des éoliennes en fin de vie.
Accélérer le rythme d’installation
Pour répondre aux objectifs de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE), la production éolienne va devoir accélérer son rythme de croissance. C’est une des premières conclusions de l’étude. En effet, la France ne comptait en 2018 que 15,1 GW de puissance éolienne installée. Et la PPE fixe un objectif de 24,6 GW en 2023 et 34,1 en 2028. Pour l’atteindre, la pays doit passer à la vitesse supérieure : 2GW par an de puissance installée au lieu de 1,6 GW en moyenne sur la période 2015/2019.
Pour y parvenir, la France doit tabler sur la production offshore, encore inexistante. L’étude en souligne d’ailleurs tout l’intérêt. En comptant avec les appels d’offres de2012-2014, cela correspondra à une puissance cumulée de 2,5 GW. Tous doivent être mis en service avant 2025. L’étude précise ses prévisions sur l’évolution des parcs terrestres et maritimes, ainsi que sur la production d’électricité d’origine éolienne d’ici 2025.
Atouts et menaces pour le marché français de l’éolien
Le marché français de l’éolien ne manque d’ailleurs pas d’atouts, selon l’étude. Augmentation du volume de projets de parcs en attente de raccordement, mesures de simplification récemment adoptées par les pouvoirs publics, taux d’intérêt historiquement bas, baisse tendancielle du coût des installations : autant de signes qui le montrent.
Mais pour autant, des menaces risquent de peser sur la filière. Les équipementiers devront faire face à une nette intensification de la concurrence au niveau mondial. L’étude souligne la menace croissante des équipementiers chinois. Actuellement, aucun des 5 premiers constructeurs d’aérogénérateurs n’est chinois. Et ils monopolisent à eux seuls 92 % du marché français de l’éolien. Mais le ralentissement de la croissance du parc éolien en Chine pourrait les inciter à s’internationaliser davantage.
Les exploitants devront eux continuer à s’adapter au mécanisme de complément de rémunération qui remplace maintenant le dispositif d’obligation d’achat. De plus, actuellement, les exploitants français profitent d’un avantage sur le marché français de l’éolien. EDF Renouvelable et Engie concentrent à eux seuls environ un quart du marché, mais les exploitants étrangers montent en puissance.
L’impact environnemental non négligeable des éoliennes
Enfin le rapport se penche sur l’impact environnemental des éoliennes et sur les déchets. Si elles produisent une énergie « propre », leurs procédés de fabrication et leurs composants ont un impact non négligeable sur l’environnement. Or les premiers aérogénérateurs (installés dans les années 2000) arrivent au terme de leurs contrats d’obligation d’achat.
Renouveler intégralement les machines pour de plus performantes pourraient tenter les exploitants : cela permettrait d’accroître la capacité d’un parc existant. Le Commission de Régulation de l’Energie estime quant à elle « qu’il pourrait être plus intéressant de continuer à exploiter les installations en l’état jusqu’au terme de leur durée de vie ».
Car, actuellement, se pose la question des déchets : « si 90% des matériaux (acier et béton) d’une éolienne sont a priori faciles à recycler, les matériaux composites des pales sont aujourd’hui brûlés ou enfouis. Aujourd’hui, le parc éolien hexagonal compterait 100.000 tonnes de ce type de composants auxquels viendront s’ajouter chaque année 10.000 tonnes supplémentaires à traiter à partir de 2025. Sans parler des fondations en béton ou des aimants permanents à base de terres rares », souligne l’étude.