A travers deux études publiées par l’ADEME, l’éolien, actuellement considéré comme la 4ème énergie renouvelable la plus riche en emplois au niveau mondial, confirme son potentiel tant en activité économique et en création d’emplois qu’en innovations technologiques, porteuses de compétitivité. La première présente une étude exhaustive sur la filière, comprenant une évaluation de ses retombées socio-économiques, un bilan de la politique de soutien depuis 2000, une analyse des perspectives d’évolution et actions à entreprendre pour poursuivre son déploiement. La seconde identifie 64 innovations technologiques qui permettraient de réduire fortement les coûts.
Selon l’Etude d’impacts socio-économiques – Filière éolienne française, cette dernière représente aujourd’hui 3,9 % de la production totale d’électricité française, avec un parc installé de 11 800 MW en 2016. En chiffres, elle pèse 1,84 milliard d’euros d’activité économique en France et un marché de 100 milliard d’euros à l’échelle internationale, plus de 600 entreprises sur le territoire français avec 18 000 emplois directs ou indirects et 1,1 million d’emplois dans le monde. L’éolien a permis d’éviter l’émission de 63 millions de tonnes de CO2, ainsi que de 250 000 tonnes de dioxyde de souffre, d’oxyde d’azote et de particules fines. Ses bénéfices environnementaux et sanitaires représentent un gain estimé de 3,1 à 8,8 milliards d’euros, ce qui dépasse largement le coût du dispositif de soutien (3,2 milliards d’euros).
Cependant, la filière n’a pas atteint les objectifs de déploiement initialement prévus dans les Programmations Pluriannuelles des Investissements successives pour diverses raisons, dont des difficultés relevant des conflits d’usages, de l’intégration locale, de la prise en compte des impacts environnementaux et de l’aménagement du réseau. Les leviers majeurs d’intégration locale des projets consistent aujourd’hui en une implication des parties prenantes et la co-construction de projets d’une grande qualité environnementale, sociale et économique.
Pour atteindre les objectifs de 2023 et 2030, le rythme d’installations sur terre et sur mer doit donc s’accélérer. La filière pourrait alors compter 60 à 93 000 emplois équivalents plein temps directs et indirects (hors exportations) à l’horizon 2050.
La seconde étude de l’ADEME, Caractérisation des innovations technologiques du secteur de l’éolien et maturité des filières, identifie 64 innovations technologiques qui permettraient de réduire fortement les coûts de production, dont 35 impactent les 3 filières, 38 concernent l’éolien terrestre, 57 l’éolien en mer posé, 53 l’éolien en mer flottant. Elles portent notamment sur les rotors et les nacelles, conduisant à des éoliennes plus fiables, plus performantes et à la durée de vie allongée. Mais elles concernent également les phases de développement (réduction de la sensibilité aux conditions météorologiques par exemple), d’exploitation et de maintenance. Ces innovations pourraient amener à une réduction des coûts de 36 % pour l’éolien terrestre, 63 % pour l’éolien en mer posé et 54 % pour le flottant. L’étude dresse ainsi des perspectives d’opportunités industrielles.
Sources : ADEME