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Le potentiel oxydatif des particules fines plus dangereux que leur quantité

potentiel oxydatif des particules finesEn fonction de leur source, certaines particules fines peuvent être plus nocives que d’autres pour la santé humaine. Une étude de chercheurs de l’Institut Paul Scherrer (PSI, Suisse) montre que ce serait moins la quantité de particules fines qui ferait leur nocivité, que leur potentiel oxydatif. Et celles qui ont le potentiel oxydant le plus fort proviennent d’abord du chauffage au bois et des émissions de métal issues de l’abrasion des freins et des pneus dans la circulation routière.

Les particules fines, un risque identifié pour la santé

Les particules fines représentent l’un des plus grands risques pour la santé, induit par la pollution atmosphérique. D’après les estimations de plusieurs études, ces poussières fines sont responsables chaque année de plusieurs millions de décès dans le monde. Cependant on ignore encore ce qui les rend si dangereuses.

Des chercheurs du PSI, associés à une équipe internationale, viennent de mettre en évidence qu’en matière de risque pour la santé, la quantité ne constitue pas le seul facteur décisif. En effet, l’étude s’intéresse à deux points particuliers. D’une part, quelles sont les sources responsables du potentiel oxydatif de ces particules fines ? D’autre part, le risque sanitaire lié aux particules fines est-il dû à ce dernier ?

Qu’est-ce que le potentiel oxydatif des particules fines ?

Ce qu’on désigne par potentiel oxydatif des particules fines est leur capacité à dégrader des antioxydants, ce qui peut endommager les cellules et les tissus de l’organisme. Les chercheurs ont réussi à montrer que les particules fines avec un potentiel oxydant élevé renforçaient la réaction inflammatoire des cellules des voies respiratoires. Ce qui suggère que celui-ci détermine le degré de nocivité des poussières fines.

« Ce constat ne prouve pas encore clairement l’existence d’une relation de cause à effet entre potentiel oxydatif élevé et risque pour la santé », admet Kaspar Dällenbach, chercheur au PSI. « Mais l’étude constitue un indice clair de plus suggérant que cette relation existe bel et bien. »

Chauffage au bois et émissions de métal de la circulation routière, principales sources

potentiel oxydant des particules finesPar ailleurs, les chercheurs ont recueilli des échantillons de particules fines à différents endroits en Suisse. Ils en ont analysé la composition, le profil chimique de chaque échantillon permettant de remonter à la source de ce dernier. « Nos résultats montrent que les sources qui déterminent le potentiel oxydatif des particules fines et les sources qui déterminent leur quantité ne sont pas les mêmes », résume Kaspar Dällenbach.

« La majeure partie des particules fines sont composées de poussière minérale et de ce qu’on appelle des aérosols anorganiques secondaires, comme le nitrate et le sulfate d’ammonium. Le potentiel oxydatif des particules fines, en revanche, est déterminé par des aérosols organiques secondaires anthropiques, qui proviennent surtout des chauffages au bois, et par des émissions de métal issues de l’abrasion des freins et des pneus dans la circulation routière », poursuit-il. Mauvaise nouvelle pour le chauffage au bois, pourtant largement encouragé.

Les chercheurs ont découvert en outre que la population qui vit en zone urbaine n’est pas seulement exposée à de plus importantes quantités de particules fines. Mais dans ces régions, les poussières fines ont un potentiel oxydant plus élevé et sont donc plus nocives pour la santé que les particules fines en zone rurale. « Nos résultats montrent que, selon les circonstances, la seule régulation des quantités de particules fines n’atteint pas son objectif », conclut Kaspar Dällenbach. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Nature.

Source : Institut Paul Scherrer (PSI)

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