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Le prix réel du chauffage électrique

Près de 35 % du parc immobilier français se chauffent aujourd’hui à l’électricité, conséquence indirecte du lancement du programme nucléaire dans les années 70 : une particularité en Europe qui entraîne de lourdes conséquences en termes de dimensionnement des capacités de production. Et, comme le rappelait déjà l’UFC Que Choisir après avoir fait les comptes en novembre 2012, tout le monde paie.

radiateur convecteur électriqueContrairement aux combustibles, l’électricité ne se stocke pas : il faut donc couvrir au fur et à mesure la consommation des ménages tout au long de la journée et de l’année, malgré d’importantes variations des besoins. Pics de consommation quotidiens (l’hiver vers 19 heures) ou saisonniers (l’été pour les climatiseurs), ou encore pics de consommation spécifiques (notamment celui dû au chauffage électrique), si la puissance disponible n’est pas au rendez-vous, on risque la panne, toujours redoutée.

Quand il fait doux, pas de problème, les réacteurs nucléaires et l’hydraulique répondent à la demande, mais dès que les températures baissent, les choses se compliquent. Ainsi, lors de la vague de froid de février 2012, le chauffage électrique avait englouti à lui seul 40 % de la consommation totale, et provoqué des pics de consommation 30 % plus élevés que 30 ans auparavant : « Le maximum historique est passé de 75 000 MW dans les années 2000 à plus de 100 000 MW en février [2012] », soulignait déjà RTE, le réseau de transport d’électricité. « Chaque hiver sera de plus en plus difficile en cas de vague de froid de cette ampleur. » Chaque degré de moins augmente la puissance de 2 300 MW en France, contre 500 MW en Allemagne et 300 en Italie.

Or, rappelle Pierre Brivas, de Voltalis, « la pointe dimensionne l’ensemble de l’infrastructure, c’est en fonction de cette pointe qu’on détermine le nombre de centrales et de réseaux à construire. » Les 50 records de puissance appelée entre 2000 et 2012 ont été enregistrés après 2009 et ils ne cessent d’augmenter. Pour ces records, on doit faire appel à tous les moyens de production : on bâtit même de nouvelles centrales, mais « construire pour ne faire fonctionner qu’en pointe coûte une fortune, adapter le réseau et importer de l’électricité au plus fort de l’hiver aussi » soulignait l’UFC Que Choisir en novembre 2012.

Et l’ensemble des usagers paie les surcoûts provoqués par le chauffage électrique et subventionne ainsi ce mode de chauffage. L’enquête des experts de l’organisation de consommateurs en 2012 estimait que le coût de production de l’électricité était surfacturé de 2 % aux ménages qui se chauffaient autrement, mais sous-facturé de 8 % à ceux qui se chauffaient à l’électricité. Déjà, pour couvrir ses coûts réels, l’électricité destinée au chauffage aurait due être vendue plus cher : 15,14 € par MWh contre 8,68 € pour les autres usages. Au final, concluait l’enquête, l’ensemble des consommateurs se retrouvait lourdement surtaxé au bénéfice du seul chauffage électrique. La seule solution réelle serait de diminuer la part du chauffage électrique : en effet, à partir de 2015, les tarifs doivent intégrer les coûts réels et donc le surcoût des pointes saisonnières. Comment vont donc évoluer nos factures cette année ?

Source : UFC Que Choisir

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