A l’occasion de la Journée internationale des forêts, qui s’est déroulée le 21 mars, il est intéressant de revenir sur une initiative qui fête cette année ses 10 ans : le projet Giono. Depuis 2011, l’ONF organise en France la migration assistée d’espèces d’arbres menacées par le réchauffement climatique.

La restauration des forêts, thème de la Journée internationale des forêts
La Journée internationale des forêts a pour objectif de sensibiliser le public à l’importance de toutes les variétés de forêts et d’arbres pour notre écosystème. Le thème choisi pour l’année 2021 était « La restauration des forêts – Une voie vers la reprise et le bien-être ». Créée en 2012, elle vient rappeler que « les forêts, leur gestion et l’utilisation durables de leurs ressources sont des éléments essentiels dans la lutte contre les changements climatiques », comme le définit l’ONU. « Elles permettent de contribuer à la prospérité et au bien-être des générations actuelles ou futures. »
C’est le thème de cette journée 2021 qui nous ramène au projet Giono. En effet, un des grands défis du XXIe siècle sera de faire face à un facteur nouveau d’instabilité pour les arbres : le changement climatique. Pour limiter l’impact de ce phénomène, l’ONF s’est lancée dans une expérience de migration assistée d’essences d’arbres, baptisée projet Giono. Ce projet doit son nom à l’écrivain Jean Giono, et notamment pour son roman L’homme qui plantait des arbres.
Projet Giono : un migration assistée du sud au nord de la France
Des graines de diverses provenances sont ainsi sélectionnées dans le sud de la France (massif de Sainte-Baume dans le Var par exemple) pour germer à la pépinière de Guémené- Penfao (Loire-Atlantique), et enfin être plantées en forêt de Verdun (Meuse). Cette démarche entend lutter contre la disparition des peuplements menacés par le réchauffement climatique, et particulièrement des essences de chênes (chêne sessile notamment) et de hêtres du Sud de la France. Le but est de les adapter à des conditions climatiques plus contraignantes pour les replanter au nord.
Les zones sont choisies avec précaution pour replanter ces essences d’après les modélisations climatiques. « On parle de migration assistée car ce sont des mécanismes naturels, les arbres migrent par le pollen et les graines. Mais la vitesse à laquelle ces espèces recolonise est dix fois inférieure à celle de la vitesse du changement climatique. On ne fait que mimer la nature, mais on l’aide à faire un grand saut dans l’espace », explique Brigitte Musch, coordonnatrice du projet à l’ONF.
Un autre objectif du projet Giono consiste également à favoriser les croisements naturels entre les arbres, « pour apporter de la diversité aux peuplements et qu’ils puissent s’hybrider, se mélanger, et se régénérer naturellement ». Cela permet enfin aux forêts existantes de se mixer avec les espèces importées pour acquérir de nouvelles caractéristiques génétiques, pour mieux résister à la sécheresse ou à certains parasites par exemple.