Au lendemain de la publication du rapport sur les énergies marines renouvelables, dont nous avons fait état dans ces pages, le Syndicat des Energies Renouvelables (SER), qui a contribué à alimenter l’étude par de nombreux échanges avec la mission qui en était chargée, rappelle l’urgence de lancer un dispositif de soutien aux fermes-pilotes et la planification pour la phase de déploiement commercial.
Le SER estime que les enjeux industriels, juridiques et environnementaux présentés dans l’étude, sont conformes à la réalité de la filière, mais que celle-ci a besoin d’être soutenue. Si les énergies marines renouvelables permettront effectivement de créer de nombreux emplois et de diversifier notre mix énergétique en préservant l’environnement marin, le syndicat souligne cependant les conditions indispensables au développement d’une filière nationale. Il faut pour cela disposer rapidement de fermes-pilotes composées de plusieurs machines hydroliennes (2016) et des autres technologies : éolien flottant, énergie houlomotrice et thermique des mers (2017).
Ces fermes-ilotes permettront aux professionnels de s’assurer de la viabilité technique et économique des installations avant de s’engager sur des projets commerciaux importants. Or, ces projets pilotes attendent le lancement des dispositifs de soutien. Le SER précise que, ces conditions remplies, « la France sera en mesure de disposer de premières fermes commerciales dès 2020, et de se positionner comme un leader mondial des énergies marines. » Mais cette étape de préparation de la phase commerciale doit commencer au plus vite afin d’identifier les zones propices aux différentes technologies, de se concerter avec les acteurs concernés, de raccorder les parcs, et ceci par une « feuille de route » pour les énergies marines renouvelables.
Le SER appelle donc les pouvoirs publics à lancer au plus vite l’Appel à Manifestation d’Intérêt pour des «briques technologiques», annoncé en février dernier ; mettre en place sans délais un mécanisme de soutien financier adapté aux fermes pilotes hydroliennes dans un premier temps, puis pour les autres technologies ; créer un «Comité National d’orientation des énergies marines», instance de concertation et d’orientation, constitué de l’ensemble des acteurs des énergies marines : Etat, ADEME, CGI, RTE, SER, etc. qui devra travailler dès à présent à la préparation de la phase de déploiement commercial des différentes technologies.