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Le tourisme représente 8 % des émissions mondiales de CO2

Tourisme mondial et CO2

Selon une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Sydney (Australie), le tourisme serait à l’origine de 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. L’étude, parue dans Nature Climate Change, inclut dans son champ les transports, l’hébergement, la restauration et même jusqu’aux achats des voyageurs.

Tourisme mondial et CO2

Le tourisme, une économie florissante

Pratiquement tous les marchés émetteurs ont fait état d’une hausse des dépenses touristiques en 2017, reflétant la forte demande continue de tourisme international dans toutes les régions du monde. Tant les économies émergentes que les économies avancées ont alimenté la croissance, les États-Unis ayant dépensé 12 milliards de dollars de plus en voyages à l’étranger » se félicitait le 23 avril l’Organisation Mondiale du Tourisme, constatant « l’augmentation de 7 % des arrivées de touristes internationaux en 2017« .

Cependant, l’OMT ne faisait aucune allusion au revers de la médaille que met en avant une équipe de chercheurs australiens, chinois et indonésiens : les émissions de gaz à effet de serre, sous-estimées jusqu’à présent, représentent environ 8 % des rejets anthropiques mondiaux.

Une empreinte carbone significative

Ce pourcentage se révèle trois fois supérieur aux évaluations antérieures, qui le situaient plutôt entre 2,5 et 3 %. L’étude porte sur 160 pays et tient compte de l’origine et de la destination des touristes entre 2009 et 2013. L’approche des chercheurs se fonde sur une compilation des données sur les flux touristiques.

Elle suit toutefois une démarche originale en ne comptabilisant pas seulement les émissions directement associées aux transports, mais aussi celles liées aux biens et aux services consommés par les voyageurs (la restauration, l’hôtellerie, les achats divers – et même la production d’articles de souvenirs).

L’étude constate que l’empreinte carbone globale du tourisme est passée de 3,9 milliards de tonnes en 2009 à 4,5 milliards de tonnes en 2013, « soit quatre fois plus que ce qui avait été précédemment estimé« .

Les transports, premiers responsables

Si le tourisme contribue, selon l’étude, de manière significative au produit intérieur brut et devrait continuer à progresser de 4 % par an, les transports qu’il génère pèsent lourd en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Curieusement cependant, les trajets et les séjours intérieurs sont la source de la plus grande partie de ces rejets, plus même que les voyages internationaux.

Ce sont par et dans les pays à revenus élevés que cette empreinte carbone est la plus importante. Ceux qui polluent le plus par le tourisme sont les Etats-Unis, mais viennent ensuite la Chine, l’Allemagne, l’Inde, le Mexique, le Brésil, le Japon, la Russie et le Royaume-Uni.

Les auteurs mettent aussi l’accent sur la situation d’états insulaires comme les Maldives ou les Seychelles entre autres, très prisées comme destination, mais qui paient très cher ce succès en matière d’impact environnemental. Le tourisme de masse qui s’y est développé génère de 30 à 80 % de leurs émissions nationales de CO2.

Une part croissante des émissions de CO2

« L’augmentation rapide de la demande touristique dépasse effectivement la décarbonisation de la technologie liée au tourisme. Nous prévoyons qu’en raison de son intensité élevée en carbone et de sa croissance continue, le tourisme constituera une part croissante des émissions mondiales de gaz à effet de serre » concluent les chercheurs.

Ils suggèrent comme solution possible la mise en place d’une taxation carbone, qui, en augmentant le coût des déplacements, devrait avoir pour effet de décourager un certain nombre de voyageurs et de les inciter à se déplacer moins et moins loin.

Sources : OMT, Le Monde, Challenges, Nature Climate Change

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