Le volume 4 du Rapport Le climat de la France au XXIème siècle, établi dans le cadre de la mission confiée à Jean Jouzel par le ministère de l’écologie, vient de paraître. Il propose une « synthèse approfondie sur les scénarios de référence à considérer pour la mise en œuvre du plan national d’adaptation français au changement climatique. »
Ce tome 4 est destiné à fournir un accompagnement à l’analyse des données telles que les indices de température, de précipitations et se fonde sur les nouveaux scénarios d’émissions de gaz à effet de serre, en cohérence avec le 5me rapport d’évaluation du GIEC (Groupement intergouvernemental sur l’Evolution du Climat). Les simulations concernent la France métropolitaine et pour la première fois, les régions d’outre-mer. Le rapport propose aussi une nouvelle représentation des incertitudes autour des projections climatiques des deux modèles climatiques régionaux :
Les analyses sont présentées sous forme de séries temporelles, pour les saisons hivernale et estivale, en moyenne sur la France métropolitaine dans un premier temps, pour la température et les précipitations, associées à des tableaux récapitulant les valeurs d’incertitudes liées à la modélisation climatique. Nous présentons également des cartes d’indices d’extrêmes calculés à partir des données corrigées de température et de précipitations. Dans un second temps, nous nous penchons sur le changement climatique dans les régions d’outre-mer, en terme de température et précipitations moyennes, et nous nous appuyons sur l’expertise du GIEC pour analyser l’impact du changement climatique sur l’activité cyclonique.
Pour la métropole, le rapport note comme principales conclusions à l’horizon proche (2021-2050) une hausse des températures moyennes de 0,6° à 1,3°, toutes saisons confondues par rapport à la moyenne calculée sur la période 1976-2005, hausse sans doute plus importante dans le Sud-Est : de 1,5° à 2°. Il montre aussi une augmentation du nombre de jours de vagues de chaleur en été (entre 0 et 5 sur l’ensemble du territoire, de 5 à 10 dans les régions du quart sud-est), ainsi qu’une diminution des jours anormalement froids en hiver. Il prévoit enfin une légère hausse des précipitations moyennes en été comme en hiver et de faibles changements des pourcentages de précipitations extrêmes.
A l’horizon plus lointain (2071-2100), le rapport conclut à une forte hausse des températures moyennes : de 0,9° à plus de 3,5° en hiver et de 1,3° à une fourchette comprise entre 2,6° et 5,3° en été, hausse plus fortement marquée en allant vers le sud-est. Il prévoit aussi une forte augmentation du nombre de jours de vagues de chaleur en été (plus de 20 jours pour le sud-est), une augmentation des épisodes de sécheresse dans une large partie sud du pays, mais pouvant aussi s’étendre à l’ensemble du territoire, ainsi qu’en hiver une diminution des extrêmes froids (entre 6 et 10 jours de moins que la référence dans le nord-est de la France) et une hausse des précipitations hivernales. Il montre enfin un renforcement du taux de précipitations extrêmes, dépassant 5 % dans certaines régions.
Pour les régions d’Outre-mer, l’augmentation de la température devrait se situer entre 0,7° et 3,5° d’ici 2100 sur l’ensemble des territoires. Le rapport prévoit aussi une diminution des précipitations moyennes, en particulier pour la saison sèche et une probable augmentation de l’intensité des cyclones en fin de siècle, même si leur fréquence reste probablement stable.
