Selon une étude de l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle), plus de 5000 brevets industriels ont été déposés en 2009. Environ 2000, soit 37 % su total, concernent l’éco-innovation. Les industriels cherchent ainsi à apporter une réponse adéquate aux engagement du Grenelle de l’Environnement.
Première remarque : alors que les transports sont responsables de 34 % des émissions de CO2, 62 % des brevets éco-innovants portent sur ce secteur. Les autres brevets sont centrés sur la production d’énergie, la maîtrise de la consommation et la dépollution : soit 15 % du total des brevets déposés, alors qu’ en 2000, cette part n’était que de 7 %.
Les secteurs en hausse
Dans les transports, c’est avant tout la maîtrise des consommations de l’automobile qui progresse, avec 4 fois plus de brevets déposés qu’en 2000, mais aussi la propulsion alternative (2,5 fois plus), et l’aéronautique (7 fois plus). Par contre, le ferroviaire reste stable (les brevets portent sur le tram et le ferroutage).
Pour l’énergie, le solaire, l’éolien et l’hydraulique ont, si l’on peut dire, le vent en poupe, et les brevets déposés ont été multipliés par 3 à 4 par rapport à 2000. La géothermie aussi, bien qu’elle représente peu de brevets, est en forte progression.
Dans le bâtiment, c’est l’isolation qui progresse, avec 2 fois plus de brevets qu’en 2000, alors que le chauffage reste stable. Bien que l’éclairage soit plutôt en baisse, on note une forte activité sur les LED.
Autre secteur intéressant, la dépollution. En effet, la France, avec 3 % de brevets déposés, est leader dans ce domaine en Europe : c’est en effet le pays où le pourcentage d’innovations est le plus élevé. Et cette hausse est régulière. Mais si l’air (2,5 fois plus de brevets qu’en 2000) et l’eau sont fortement représentés, bien peu de brevets portent sur la dépollution du sol.
Les secteurs en baisse
Dans le secteur des transports, c’est le moteur à combustion interne qui marque le pas.
Dans le domaine de l’énergie, la biomasse et le nucléaire n’évoluent pas. Les brevets concernant la pile à combustible sont en diminution, après un pic de hausse constaté en 2005.
Une réponse au Grenelle de l’Environnement ?
Ces dépôts de brevets nous montrent en quelque sorte de quoi demain sera fait. Les énergies renouvelables, qui doivent en 2020 représenter 23 % de la production énergétique (selon les engagements du Grenelle de l’Environnement) sont bien représentées. Pour diviser par 4 les émissions de CO2 d’ici 2050 (autre engagement), on innove tout naturellement dans le secteur des transports. Par contre, le nombre de brevets portant sur le traitement des déchets évolue peu, alors que l’on devrait réduire de 15 %, d’ici 2012, l’échéance est proche, les déchets incinérés ou stockés.