RTE a publié son panorama de l’électricité renouvelable concernant les 9 premiers mois de l’année 2021. Avec un trimestre de moins, les installations affichent déjà un nouveau record de raccordements, le précédent datant de 2017. Cela ne suffit pas cependant à rassurer le président de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) qui fustige le retard accumulé dans le déploiement des énergies vertes.

Le panorama de l’électricité renouvelable 2021
La puissance totale raccordée au cours des trois premiers trimestres de 2021 – éolien, solaire, hydroélectricité et bioénergies confondus – atteint 2 876 MW, chiffre déjà supérieur au record annuel de 2017 (qui s’élevait à 2 757 MW), avec trois mois de moins. Cela porte la puissance d’électricité renouvelable installée à 58 759 MW au 30 septembre.
« Les énergies renouvelables ont participé à hauteur de 26,6 % à la couverture de la consommation d’électricité de France métropolitaine au cours du troisième trimestre 2021 (et 26 % sur les douze derniers mois) en produisant 25,7 TWh d’électricité renouvelable, chiffre en hausse de 9,4 % par rapport au même trimestre de l’année dernière », explique RTE.
La moitié provient de l’hydroélectricité avec un taux de couverture de la consommation électrique à 13,2 % sur les douze derniers mois. Puis vient l’éolien, qui y contribue pour 8,2 %, le solaire pour 2,9 %. Quant à la filière bioénergies électriques, elle couvre 1,7 % de l’électricité consommée au cours de cette même période.
« On est très, très en retard », selon le Président de la CRE
Pas de quoi pavoiser pourtant, car juste pour répondre aux objectifs de la Loi Energie-Climat, il faut porter à 40 % la part des énergies renouvelables dans le mix de production électrique en 2030. Or, « Sur les énergies renouvelables, je pense qu’on ne dit pas assez […] qu’on est très en retard ; on est très très en retard », a expliqué Jean-François Carenco, président de la CRE, lors du colloque annuel de l’Union française de l’électricité (UFE).
En cause, selon lui, le poids pris par « tous ceux qui râlent » contre l’éolien ou le solaire. En effet, les projets d’électricité renouvelable font souvent face à des oppositions de riverains, de défenseurs du patrimoine ou de la biodiversité, ou encore de pêcheurs lorsqu’il s’agit de parcs en mer, qui les retardent, voire les annulent. « Si on avait suivi la feuille de route des énergies renouvelables telle qu’elle était prévue il y a deux ans, on n’aurait pas de crise. Je pense qu’on n’aurait pas de crise si on avait 3 gigawatts de plus », poursuit-il, faisant allusion à la flambée des prix de l’électricité.
« Prenons conscience que c’est notre faute à nous. À force d’écouter tous ceux qui râlent en oubliant que l’énergie électrique, pour qu’on l’ait, ce sont des milliers de morts dans les mines de charbon, ce sont des dizaines, des centaines de villages engloutis », continue-t-il. Il estime que cette attitude de refus « met en danger tous nos emplois, toute la France, toute l’Europe ».