Selon une étude, certes non représentative, de la start-up Greenly, le confinement a pour effet une baisse considérable de l’empreinte carbone des Français. Elle enregistre, sur les deux premières semaines, une diminution de 62 % des émissions de CO2, due principalement à trois éléments : les déplacements, la restauration et le tabac.
Un panel non représentatif de l’ensemble des Français
La start up Greenly est à l’origine d’une application (uniquement sur l’App Store dans l’immédiat) qui mesure automatiquement l’empreinte carbone des dépenses que l’on fait à partir des relevés bancaires des usagers. Elle convertit en tonnes équivalent CO2 les euros dépensés, en fonction des secteurs.
Son étude porte sur un échantillon de 500 utilisateurs volontaires de son application, mais non représentatifs de l’ensemble des Français. En effet, les usagers de l’application sont plus jeunes, plus masculins, plus citadins et plus aisés que la moyenne de nos concitoyens. Ils émettent dans leur ensemble aussi nettement plus de CO2 que la moyenne : 330 kg par semaine, alors que la moyenne se situe à 230 kg.
Mais une diminution certaine de l’empreinte carbone
Cependant les résultats sont là : ces usagers à forte empreinte carbone ont vu leurs émissions de gaz à effet de serre chuter en flèche : -62 % en deux semaines ! La principale raison en est la réduction drastique des déplacements, qui représente normalement un quart de leurs émissions. « L’impact carbone de l’essence, qui représente habituellement 10 % des émissions des Français, chute de plus de 83 % par rapport à la moyenne hebdomadaire du début 2020. Il y a en moyenne deux fois moins de pleins à la station depuis le 16 mars », analyse Greenly. L’impact carbone de l’aviation a quant à lui diminué de 94 %, les achats de billets d’avion ayant été divisés par cinq.
Un autre poste de dépenses connaît lui aussi une baisse spectaculaire de l’empreinte carbone des usagers : l’alimentation et la restauration (-94 % dès la première semaine). Même en supermarché les achats ont diminué et l’empreinte carbone a perdu 10 %. En revanche, cette baisse ne concerne pas les achats en ligne. Au contraire, leur empreinte carbone a augmenté de 2,5 % en moyenne et même de 15 % chez les personnes de plus de 40 ans.
Plus curieux, la consommation de tabac a suivi la même courbe à la baisse : -25 % depuis le 16 mars. Une situation attribuée à l’absence d’usages « festifs » de la cigarette en soirée : plus de réunions entre amis et donc moins de fumée, ce qui finalement est profitable à la santé de chacun. « Nous ne pouvons en aucun cas nous réjouir d’une baisse des émissions des gaz à effet de serre dans des circonstances aussi dramatiques. Mais cette crise sanitaire est l’occasion de réfléchir à l’après, et aux moyens de construire un monde plus éco-responsable qui ne nous prive pas de notre liberté. Nous sommes déjà en train d’apprendre à vivre autrement, à travailler à domicile, à réduire nos déplacements, à faire sans les voyages professionnels », conclut Alexis Normand, directeur général et co-fondateur de Greenly.